Carnet de voyage

2024 Sur la Piste des Indiens

24 étapes
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Enfant, je regardais les films en n&b avec les cow boys et les indiens le dimanche chez mes grands parents. Aujourd'hui, je réalise mon rêve en partant à la découverte de ces beautés minérales.
Du 28 septembre au 17 octobre 2024
20 jours
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Une boucle d'environ 3800km en 20 jours 

Nous débutons ce premier voyage dans l'Ouest Américain dés le samedi 28 septembre avec un atterrissage à Las Vegas prévu vers 20h00, il sera 5h00 du matin en France. Jetlag en perspective, l'avenir nous le dira !

La boucle se fera dans le sens des aiguilles d'une montre. J'aurais aussi pu appeler ce périple Minéral Tour tant nous allons découvrir des merveilles naturelles tout au long de ces vingt jours.

Nous reprendrons l'avion dans la soirée du 16 Octobre à Las Vegas, après une incursion dans la Vallée de la Mort.

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C'est un voyage que j'ai imaginé il y a près de 10 ans, bâti sur mes souvenirs d'enfant qui découvrait, les yeux écarquillés, les Grands Espaces au travers des films de John Ford : les histoires entre cowboys et indiens.

C'est un voyage que j'aurais déjà dû faire deux fois, mais les circonstances ne l'ont pas permis.

C'est un voyage que j'ai construit, jour après jour, les mauvaises langues diront heure par heure, pour vivre pleinement nos journées sur le terrain et faire de notre quotidien une aventure extraordinaire.

Dominique, Martine, Hervé et Josée 

C'est un voyage que je partagerai avec mon épouse et deux amis de longue date, Martine et Hervé. Je les remercie de me suivre dans cette traduction tant attendue de l'imaginaire ; je vais vivre avec eux un rêve éveillé !

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De la Bretagne ou de l'Ardèche, direction Paris et le Stade de France pour un top concert de Mylène Farmer. Deux heures de show millimétré plus tard, nous regagnons notre hôtel à Roissy. Magnifique entrée en matière que ce spectacle coloré à la hauteur de la démesure du lieu.

Le stade de France rougit de bonheur
Le stade de France rougit de bonheur
Nevermore au Stade de France

Et nous voilà directement plongés dans ce voyage tant attendu. Tout se passe super bien à Roissy, un peu moins à Heathwrow où nous avons changé de terminal comme prévu, mais avec de longs transferts en bus. Et puis, ce contrôle de sécurité pointilleux qui a bien stressé mes compagnons de voyage entre grand déballage, confiscation et palpation. Au final, l'opération a tout de même duré 1h30.

L'embarquement de mes compagnons de voyage sur Bristish Airways

Vol British Airways sans histoire, nous sommes à Las Vegas après 10h45 de vol et 8480km parcourus. Juste le temps d'une séance MYF (Move Your Fit) à bord, pour minimiser l'effet des longues heures assises.


Séance Move your feet
Notre trajet Paris-Londres-Las Vegas

Il est 19h45 en ce samedi, 4h45 pour vous en ce dimanche, nous prenons contact avec le sol américain. C'est le début de la rencontre entre l'imaginaire et la réalité.

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Nous vous avons laissé dans la file du contrôle de sécurité et des douanes pour l'entrée sur le territoire américain. Et bien, tout s'est passé sans histoires et avec le sourire. Cette fois, Las Vegas nous dit réellement, soyez les bienvenus dans mon univers.

Welcome to Las Vegas pour Hervé, Dominique, Martine et Josée

Il fait 31°C, il est 21h00 et nuit noire, la mégalopôle lumineuse scintille de milliers de feux sous le balai de dizaine d'hélicoptères qui baladent les touristes. Le décor de la démesure à l'état pur est planté.

 Le New York New York et l'hôtel Excalibur

Imaginez, dans les années 1900 dans ce coin du désert du Mojave, l'un des plus secs des Etats Unis, il y avait 25 habitants.

Aujourd'hui, l'agglomération compte plus de 2 millions d'habitants, accueille 36 millions de touristes par an et offre plus de 120 000 chambres d'hôtels. Certains hôtels, dont les nôtres, ont plus de 4000 chambres et chacun d'eux proposant leur univers de jeux, c'est au total plus de 160 000 machines à sous qui sont installées.

Salle de jeux dans chaque hôtel 

Formalités d'enregistrement faites dans nos hôtels respectifs, Le Luxor pour Josée et moi, L'Excalibur pour Martine et Hervé, nous partons à pied pour notre premier contact avec cet autre monde, celui de la fête et des jeux. C'est surprenant !

1h00 du matin, il est temps d'aller se reposer. Une grande journée de découverte se profile, demain, le Strip boulevard à pied.

 Tout le monde joue
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Courte nuit pour inaugurer nos cycles de sommeil américain, les 9h00 de décalage horaire oblige. Les chambres sont immenses avec deux grands lits King Size, pour plus de confort nous avons coupé la climatisation pendant la nuit et ce fut très bien comme cela.

Nous voilà donc tôt le matin devant l'Excalibur, l'hôtel de nos amis Martine et Hervé à 5mn de notre Luxor ; le temps de traverser les salles de casino où déjà les joueurs s'affairent avec leurs jetons.

Petit déjeuner italien pris, nous partons à la découverte de ces hôtels, des petites villes dans la ville, à l'architecture et aux ambiances si différentes. Pour résumer, un hôtel en surface au sol, c'est entre un terrain et demi et deux terrains de football, et bien sûr, il y a tout ses étages.

Bon, le café dit américain même pris au Starbucks, n'est pas à notre goût 

Une découverte pédestre d'une dizaine de kilomètres qui va alterner les passages en extérieur sous les 41°C ambiants, et les balades dans les rez-de-chaussée d'hôtels tous immenses et tous climatisés.

Quelques observations avant de commencer le tour : on peut fumer à peu près partout y compris au restaurant ou devant sa machine à sous, la population est cosmopolite, de tous âges mais avec beaucoup de jeunes dont pas mal de jeunes femmes en goguette, de toutes corpulences mais avec une proportion d'obèses plus importante qu'en France.

Je vais vous épargner le détail des visites de chacun des hôtels, car ils sont tous bâtis à peu près sur le même schéma : des grands halls thématiques, des immenses espaces ouverts généralement au centre où sont installées les tables de jeux de toutes sortes, les machines à sous, et des allées commerciales avec des boutiques, des restaurants, des salles d'exposition et/ou des salles de spectacle, un centre ville dans chaque hôtel : c'est fou !

 Le sphynx du Luxor devant la façade dorée du Mandalay Bay
 160 000 machines à sous ..... incroyable !

Parmi la dizaine d'hôtels arpentée, voilà nos trois préférés :

LE BELLAGIO Sur le thème de l'Italie, le Bellagio est à nos yeux le plus beau des hôtels casinos de Las Vegas. L'intérieur est sobre, mais très luxueux. La principale attraction réside dans un majestueux spectacle des fontaines, présenté plusieurs fois chaque après-midi et soir devant le casino. A l’intérieur, nous n'avons pas raté le plafond du hall d'entrée de l'hôtel, car il est recouvert de plus de 2000 fleurs en verre soufflé à la main ! C’est beau, très coloré et d’une grande classe esthétique.

L'hôtel-casino possède aussi une belle serre végétale, où sont présentées des compositions florales absolument magnifiques, agrémentées de fontaines et jets d'eau. Le décor est somptueux !

Plafond en fleurs de verre au Bellagio

Ici tout est soigné, des grandes allées commerciales, aux boutiques de luxe et aux multiples restaurants ou bars. Nous sommes dans le top du top.

Serre végétalisée au Bellagio
 Tout est classe au Bellagio

LE VENETIAN Le Venetian est l'un des magnifiques hôtel-casinos de Las Vegas. Peut-être parce que c'est l'un des plus récents, mais ce n'est pas le beau à nos yeux, bien que très abouti dans sa recherche du détail. Ici, on se retrouve en plein Venise : canaux, gondoles, pont des Soupirs... Les plus beaux monuments de la ville ont été reconstitués avec un réalisme fou !

Devant le casino, se trouve de jolis canaux où circulent des gondoliers sur leurs embarcations. L'extérieur du casino est très réussi, avec une impressionnante reconstitution de la Tour du Campanile.

Dedans, c'est encore plus beau car cela se présente sous forme de rues, reprenant l'architecture des bâtiments de Venise. Nous retrouvons même la place San Marco. Ici aussi il y a ces canaux, longés par des dizaines de boutiques. Le plafond est peint couleur ciel, et avec un système d'éclairage particulièrement astucieux, on se croirait en plein jour. Les plafonds de certaines salles sont des copies fidèles d'oeuvres de célèbres peintres italiens.

 Canaux venitiens
Le Venetian 
 Place San Marco

D’environ 60 m², les chambres "standard" du Venetian sont les chambres parmi les plus grandes du Strip. Chacune d'elles comprend un coin nuit séparé du salon en contrebas par une barrière en métal, d’immenses fenêtres, trois écrans plats HD LCD (116 cm dans le salon, 116 cm dans la chambre et 48 cm dans la salle de bain) et d’immenses salles de bain de 12 m2 environ dans lesquelles vous avez de grandes baignoires et de produits de bain Agraria San Francisco. La démesure je vous dis !

LE CAESAR PALACE Le plus grand des casinos de Las Vegas. Il est constitué de plusieurs bâtiments qui s'étendent sur un terrain de14 hectares. Le complexe s'inspire de l'époque de l'empire romain. L'entrée du casino est monumentale. À l’extérieur, on retrouve des statues et des colonnes de marbre... L'intérieur est tout aussi beau, luxueux et magnifiquement décoré.

Il abrite le Forum Shop, un centre commercial qui accueille des dizaines de boutiques mais aussi, et surtout, un aquarium géant. Un spectacle, gratuit, de statues animées, des automates, Fall of Atlantis, est donné à l'intérieur du Forum Shop toutes les heures.

Décor romain féerique au Caesar Palace
Martine, Hervé et Josée au temps de Rome

Nous aurions pu aussi vous parler du Winn & Encore, du MGM, du New York-New York, de l'Excalibur, du Luxor ou bien du Planet Hollywood ou du Paris Las Vegas Hôtel, tant nous avons été surpris de la volonté des architectes de proposer des ambiances issues de la réprésentation imaginaire de chacun, comme la Tour Eiffel ou l'Opéra Garnier quand il s'agit de Paris.

14h00, après une petite pause repas au pied de la Tour Eiffel, nous reprenons notre cheminement pédestre et en navette pour terminer à L'Excalibur, là où notre journée commune a commencé. Puis, c'est l'heure de la sieste, même s'il est déja 17h00, car la chaleur, la marche en ville depuis le matin et le décalage horaire ont dicté leur loi. D'autant que Martine et Hervé ont un spectacle autour de Michaël Jackson à 19h00 et que la soirée pourrait être longue.

Un fragment du spectacle de jet d'eau du Bellagio

Vingt et une heure, nous récupérons Martine et Hervé qui sont enchantés de leur spectacle drivé par la Compagnie des Cirques du Soleil. Nous prenons la navette pour aller tout au Nord vers une espèce de boule plantée au-dessus de la ville, le Stratosphere Hotel, Casino & Tower, la première chose que l'on voit en arrivant à Las Vegas : une immense tour de 365 m de haut, antenne comprise.

À son sommet, que l'on atteint en prenant les ascenseurs les plus rapides du monde (34 km/h), nous avons une vue à 360°imprenable sur la ville et des attractions à sensations fortes, comme le skyjump, une sorte de saut à l'élastique ou le X Scream, un truc de ouf !

La Stratosphère 

Vingt deux dollars par personne pour prendre l'ascenseur, business is business, mais cela vaut le coup, car de là-haut, nous mesurons bien l'étendue de cette ville qui s'étale dans le désert tout proche.

Le Strip vu d'en haut 

Nous sommes dans la démesure et dans un tourisme de masse dont l'impact environnemental est à la hauteur de cette façade rutilante. Derrière ses fastes et ses paillettes, Las Vegas paye d’autant plus chère la facture de son industrie du tourisme et du jeu, que la ville est située dans une région désertique. Ainsi, sa consommation excessive d’eau pèse vraiment sur l’environnement. Les grands hôtels-casinos utilisent d’énormes quantités d’eau pour entretenir leurs jardins luxuriants, leurs piscines et leurs fontaines, aggravant les défis liés à la conservation des ressources naturelles.

L’empreinte carbone de Las Vegas est aussi préoccupante, car la ville accueille des millions de touristes chaque année, donc des voyages en voiture, en avion et en bus, voire en hélicoptère, ce qui entraîne une augmentation des émissions de gaz à effet de serre avec 450 tonnes de CO2 chaque jour. A ceci s’ajoute la quantité inestimable d’énergie pour alimenter les machines à sous, mais aussi les établissements, les éclairages et les systèmes de climatisation généralisé. Je m'extasie devant le côté incroyable des lieux, devant le gigantisme de l'opération, et devant la mégalopole lumineuse, mais je me demande si une telle démesure est bien raisonnable pour l'avenir. Nous sommes tout près de ce qui a conduit à la chute de l'empire romain, .... des jeux, de l'insouciance !

La Sphère et Las Vegas vue d'en haut 

Avec tout cela, il est bientôt 23h00. Un repas sur le pouce vite pris, nous nous dirigeons vers un autre endroit incroyable et démentiel de Las Vegas, Fremont Street Experience. Située dans le Downtown, ancien coeur de Las Vegas, où figurent les casinos historiques de Vegas, cette rue a la particularité d’être recouverte d’un écran géant sur une longueur de 460 mètres sur lequel sont projetés le soir des shows sons et lumière. L'ambiance y est incroyable, le niveau sonore presque insoutenable et les sollicitations de tout bord incessantes.

Fremont Street 

Le spectacle est dans la foule : artistes de rue, french cancan girls de toutes les couleurs, sosies, groupe de musiciens sur des podiums, stripteaseuses, chipendales, vendeurs ambulants… La rue a des airs de cour des miracles.

La clientèle de Fremont est différente de celle du Strip, le standing étant moins élevé. Ce lieu est à voir absolument et en soirée. Pour nous, c'est un peu la cerise sur le gateau pour conclure cette journée folle, hors du commun, Las Vegas est bien la ville du péché et de la démesure.

01h00 du matin, nous prenons la navette qui nous ramène aux pieds de nos hôtels. 02h30, il est temps de dormir pour pouvoir démarrer en forme le Minéral Tour.

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Lever tôt, en forme, après une courte nuit, nous prenons le petit déjeuner chacun de notre côté pour plus d'efficacité. et nous nous retrouvons au rendez-vous de la navette avec nos valises pour aller au centre de location de voitures.

Tout est organisé au millimètre, les formalités avec Alamo, le loueur, se passent super bien et nous voilà au volant d'une Tiguan, choisie, sur place et après test, parmi plusieurs modèles disponibles sur le parking, pour la dimension de son coffre et sa garde au sol. Nous prenons en complément l'assurance dégat pour environ 140€ pour la durée du séjour, ne sachant pas exactement à quoi nous attendre avec les kilomètres de piste prévues.

Il fait 35°C. L'étape suivante se déroule au Wallmart pour acheter une glacière, de l'eau et le pique-nique, sans oublier le petit yaourt et le fromage pour Hervé. Les gens sont serviables. Il est déjà 11h30, le timing est presque respecté.

 Wallmart

Nous reprenons la voiture en direction de Springdale, vers le Nord Est. La sortie de l'agglomération s'effectue sans anicroches, nous mesurons bien que l'envers du décor est comme partout moins réjouissant que les paillettes, mais nous voilà assez rapidement sur l'UT15, au milieu d'un désert minéral pierreux.

La vitesse est limitée à environ 90km/h avec pas mal de restrictions dès qu'il y a des virages, des petits villages. Globalement, les gens respectent.

Nous sommes maintenant en route vers notre premier parc d'état, la Valley of Fire SP. Arrivés à 13h00, après avoir payé notre écot de 15$ pour entrer, nous profitons d'un banc à l'ombre pour pique-niquer. Il fait 41°C et une chaleur sèche, aussi nous décidons de limiter les randonnées prévues et de faire celles à notre portée depuis la Scénic Drive. Il faut savoir se ménager !

Valley of Fire - Rainbow Vista

La Scenic Drive est superbe, un ruban noir se faufilant entre les roches rouge et crème. Cet environnement minéral est surprenant et très agréable à parcourir. Une fois arrivés au bout, nous faisons nos petites balades, les sentiers sont bien indiqués avec chacun leur nom.

Celle que nous avons le plus appréciée est Fire Canyon Arch, située le long de la route menant à Silica Dome en laissant notre voiture au bord de route. Après avoir traversé une zone désertique aux multiples couleurs, nous nous trouvons dans un petit canyon très sympathique, avec de chaudes tonalités.

Valley of Fire - Paysage bi ton 

Cette arche est très petite, mais très photogénique. D'ailleurs, tout ce coin est vraiment très beau, avec de nombreuses formations rocheuses originales et très colorées. Puis, demi tour, nous repartons en sens inverse, sortons du parc par la même Scenic Drive.

Valley of Fire - Fire Arch 
 Valley of Fire - Scenic Drive

Nous prenons la route, direction notre étape de ce soir à Springdale en Utah.

Après 206km, et avoir perdu une heure à cause du changement de fuseau horaire, nous arrivons au moment du coucher du soleil à notre chambre d'hôtes, NOVEL HOUSE INN at ZION. Belles chambres, dans un style un peu rétro avec des lits trés hauts.

Nous prenons nos marques pour demain matin avec le petit déjeuner à prendre à l'extérieur de l'hébergement et nos déplacements en navette.

Springdale est une jolie station touristique de moyenne montagne, située à 1200m d'altitude, avec peu d'habitants permanents. Nous sommes dans un environnement naturel grandiose avec beaucoup de hautes falaises bien rouges.

Nous trouvons assez facilement à dîner en terrasse, c'est très agréable. Notre chambre d'hôtes étant tout près, nous voilà assez tôt au lit. Demain, nous partons à l'assaut de notre premier parc national, Zion NP et ses immenses falaises toutes rouges.

 Falaises au dessus de Springdale
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Journée entière dans l'univers grandiose de falaises rouges et dans notre premier parc national, Zion NP.

Il est 7h30, nous laissons la voiture chargée des valises sur le parking de la chambre d'hôtes. Une fois le petit déjeuner pris en terrasse, nous prenons les navettes de la ville de Springdale, une petite ville typée Outdoor que je vous conseille comme camp de base pour découvrir Zion, puis celles du Parc. Tout cela est bien organisé, à la fois pour limiter l’impact sur le milieu, mais aussi pour permettre au plus grand nombre, y compris les handicapés, d’accéder aux espaces naturels remarquables.

 Zion NP - Navette 

Au passage, nous achetons pour 80$ le Pass American Beautiful qui nous garantit, à nous quatre, un accès pour un an dans tous les parcs nationaux ou reconnus comme tels. C'est une excellente chose !

Le premier objectif de la journée est de nous rendre tout au bout du parc, à l'arrêt Temple of Sinawava pour longer la Virgin River et atteindre les Narrows, un couloir étroit de hautes falaises où il y a seulement la place pour la rivière. Les conditions météo sont excellentes et nous n'aurons donc pas à craindre de flash flood aujourd'hui.

Au sortir de la navette, nous démarrons de suite Le Riverside Walk qui est un sentier très facile et bien aménagé qui longe la Virgin River. Cette balade est très reposante et agréable, et parcourt Zion Canyon dans une zone où le canyon commence à être très étroit.

 La Virgin River vu depuis Riverside Walk

Au bout de Riverside, nous nous engageons dans un étroit canyon formé d'immenses parois de grès, qui va en se rétrécissant. Le site est merveilleux.

Attention, l'exploration maintenant des Narrows se fait exclusivement les pieds dans l'eau ! En fonction du niveau de la rivière, nous avons de l'eau jusqu'à la cheville ou jusqu'à la taille ! Et plus nous progressons, plus le niveau monte ! Comme nous comptons explorer le canyon en profondeur, nous nous sommes équipés de chaussures type basket avec nos bâtons pour garder l'équilibre sur les cailloux, des vêtements de rechange et de quoi protéger nos équipements électroniques.

 Enfin, presque tout le monde est bien équipé !

L’eau est fraîche, portée par un courant descendant, il y a un peu de monde autour de nous et cela crée une ambiance assez particulière où chacun se sert de la trace aquatique de l’autre pour limiter les risques. Nous nous engageons assez en avant, jusqu'à un passage où le niveau de l’eau et l’étroitesse des parois nous conduit à avoir de l’eau jusqu’au nombril. Retour en arrière jusqu'à reprendre la navette du parc.

 Zion NP - The Narrows
Zion NP - The Narrows et nous 

Nous revenons dans la vallée par le même chemin, toujours agréable et la navette nous dépose cette fois à The Grotto pour faire Angels Landing Trail, la randonnée de Zion National Park. Mais c'est aussi une randonnée difficile, 450 mètres de dénivelé pour 6,9km, et technique, avec des passages très délicats. Elle n'est vraiment pas conseillée pour les personnes souffrant du vertige. Nous nous limiterons donc à la partie "accessible".

Cette randonnée étant de plus en plus populaire, le parc a dû mettre en place un système de permis, via une loterie, afin de limiter l'accès au sommet de Angels Landing et d'assurer la sécurité des randonneurs. Je nous ai inscrit à la loterie, et nous sommes acceptés à partir de 12h00. Impeccable !

Nous traversons la Virgin River et partons à droite. Le début du sentier remonte la rivière, c'est cool malgré la chaleur, puis le trail devient plus difficile, avec une forte pente. De très grands lacets permettent de grimper sur le flanc Ouest du canyon. En haut, la vue sur ces lacets et Zion Canyon est déjà superbe. Puis le sentier redevient à peu près plat en s'engageant dans un canyon très étroit, comme un couloir.

Zion NP - La vallée creusée par la Virgin River 

Au fond du long couloir, le chemin tourne à droite et il faut passer l'épreuve des Walter's Wiggles : une série impressionnante de lacets très, très serrés. Çà grimpe dur et il fait chaud, très chaud, près de 35°C.

Nous atteignons Scout Lookout, une plate forme sur une arête, qui offre un beau point de vue sur la vallée. Jusque là, le sentier était pavé et large, la réelle difficulté étant la forte pente en plein soleil. Comme prévu, nous nous arrêtons là, à 1650m d'altitude. La vue de tous côtés est magnifique.

Zion NP Angels Landing - Scout Lookout

Demi tour complet, nous redescendons par le même chemin et nous retrouvons nos épouses à l'heure dite. Maintenant, nous rejoignons via des navettes la ville de Springdale, où il est grand temps d'apprécier notre pique nique acheté au supermarché du coin. Nous sommes à deux pas de la voiture, tout s'enchaîne facilement et vers 16h00, nous commençons notre migration routière de 130km vers Bryce Canyon, l'objet de notre prochaine étape.

Entre temps, il y aura bien sûr quelques arrêts au bord de l'UT9, notre route qui serpente dans un environnement naturel fabuleux, où les curiosités géologiques se succèdent. C'est un vrai plaisir des yeux !

 Zion NP - Le long de l'UT9

18h30, nous arrivons au motel BRYCE CANYON PINES, qui sera notre hébergement pour les deux prochaines nuits. C'est au milieu de nulle part, il fait frais car nous sommes à plus de 2000m d'altitude et le soleil se couche. Ce soir, nous dînerons sur place pour pouvoir aller nous coucher tôt. Demain, nous faisons le lever du soleil sur les Hoodoos. Bonne nuit !

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Nous nous levons vers 6h00 pour être en mesure d'assister au lever du soleil sur Bryce Canyon qui d'après mes lectures s'annonce comme un spectacle inoubliable. Il fait beau, nous avons donc les conditions réunies, même s'il fait 4°C ce matin, pour assister aux jeux de lumières sur les hoodoos.

Bryce Canyon NP 

Bryce Canyon National Park est sans équivalent aux États-Unis, et peut être dans le monde. Malgré son nom, ce n'est pas vraiment un canyon mais plutôt comme un gigantesque plateau érodé. Il abrite des « hoodoos » ou « cheminées de fées » par centaines, un merveilleux spectacle créé par la nature. En effet, pendant des millions d'années, le travail de sape de l'eau et du gel a sculpté ici un paysage unique : les immenses cheminées de fée, dont certaines ont reçu un nom, mais aussi de grands murs de roche, de plusieurs mètres de haut et de large et des arches. En dehors de la beauté des colonnes rocheuses, c'est le mélange de leurs couleurs, du jaune au rouge, avec les verts des sapins, qui fait de Bryce Canyon National Park un véritable tableau de maître.

C’est du jamais vu pour mes yeux émerveillés et cela va durer toute la journée.

Nous sommes aux premières loges et le spectacle devient féérique au fur et à mesure que les rayons solaires illuminent pas à pas les cheminées, falaises et arches.

Palette de couleurs des Hoodoos sous les rayons naissants
Sunrise sur l’amphithéâtre des Hoodoos ou cheminées de fée
Jeu de lumière 

Après ce moment trés fort, tant visuellement qu'émotionnellement, tellement la beauté vous saisit, nous allons prendre notre petit déjeuner sur la terrasse d'un store tout près de là où nous nous sommes garés. L'atmosphère se réchauffe assez vite et nous allons pouvoir nous alléger pour la randonnée dont le départ est à quelques mètres.

 Déjeuners pris, prêts pour la rando

Après ce magnifique lever de soleil, nous allons descendre dans ce spectaculaire amphithéâtre minéral pour faire une randonnée de 6km qui devrait nous occuper la matinée, tant le parcours va nécessiter des arrêts photos. Le sentier de Queen's Garden Trail est le plus facile pour descendre au coeur du canyon, 100 m de dénivelé. Il permet de passer d’élégantes petites portes creusées dans la roche, de croiser une multitude de tamias ou chipmunks, et offre des points de vue grandioses sur le canyon. C'est l'occasion d'admirer pour nous de plus près les « hoodoos », ces colonnes rocheuses dont la hauteur va de 1,5 à plus de 45 mètres.

 C'est trop beau

Après environ 1h30 de balade, une fois arrivés en bas, la randonnée continue en empruntant une partie de la Navajo Loop qui offre de belles vues sur des sapins Douglas dont le vert sombre se détache des colonnes de roches jaunâtre en arrière plan.

Hoodoos vus d'en bas 

Nous remontons par l’un des lieux les plus spectaculaires de Bryce Canyon, l’étroit couloir de Wall Street, un « slot » canyon des plus fascinants. La longueur du canyon n'est pas très longue, mais les murs sont d'une hauteur impressionnante.

Bryce Canyon - Wall street slot 
L'amphithêatre que nous avons parcouru 

Retour à la voiture, achat du pique au Bryce Canyon General Store et maintenant place à la découverte en voiture et multiples balades. L’entrée du parc se trouvant au Nord de celui-ci et tous les points de vue étant sur la rive Est, nous avons avantage à aller jusqu'à l'extrémité Sud de la Scenic Drive, soit 31km plus loin, puis de la « redescendre » en s’arrêtant aux différents points d’intérêts permet d’éviter de traverser la route à chacun d’eux.

Pause pique à Rainbow Point sous les arbres et assis sur de belles tables-bancs. Ces moments même s'ils ne sont pas longs sont appréciés, car autrement nous serions toujours en activités du lever au coucher du soleil.

Un endroit sympa pour le pique-nique 

Une fois la pause faite, nous visitons à pied ce "cul de sac" très agréable avec deux points de vue bien aménagés que sont Yovimpa Point et Rainbow Point.

Yovimpa Point est l'un des endroits où l'on peut observer la séquence de couches du Grand Staircase, depuis la « marche » nommée Pink Cliffs. Juste en dessous se trouvent les Grey Cliffs. En regardant au loin, et nous voyons très très loin, nous voyons Molly's Nipple, qui fait partie des White Cliffs. Plus bas, au niveau des canyons lointains proches de l'horizon, il est à peine possible de distinguer des roches rouges qui constituent les Vermilion Cliffs, juste sous les White Cliffs. Enfin, les collines couvertes d'arbres qui bordent l'horizon appartiennent au plateau de Kaibab, plateau qui constitue la rive Nord du Grand Canyon. L'immensité est impressionnante.

A Rainbow Point, l’intégralité du canyon s'étend devant nous jusqu'au Nord et offre une vue magnifique et dégagée sur les formations rocheuses de Bryce Canyon. C’est également l'un des endroits où l'on obtient un bon aperçu sur la séquence de couches de roche du Grand Staircase dont chaque couche, ou marche, est nommée par la couleur dominante de la roche (Pink Cliffs, Vermillon Cliffs, etc).

 Panorama de Bryce Canyon 
Vue depuis Rainbow Point 

Maintenant, nous faisons demi tour pour revenir en voiture par la Scenic Drive, de saut de puce en saut de puce, ou de point de vue en point de vue jusqu'à Bryce Point.

Premier arrêt pour découvrir le panorama de Black Birch Canyon qui propose une belle vue sur le flanc du canyon, parsemé d'énormes et immenses hoodoos.

Black Birch  

Ponderosa Canyon offre une superbe vue panoramique sur Ponderosa Pine, une grande forêt de pins au pied de Bryce Canyon. Certains spécimens mesurent près de 46 m de haut.

Ponderosa Canyon 
Natural Bridge
 Natural Bridge

Le point de vue de Natural Bridge permet d'admirer une arche naturelle gigantesque creusée dans la roche. Cette arche, sculptée dans une partie de la roche la plus rouge de la Claron Formation, riche en minéraux d'oxyde de fer, offre un contraste saisissant avec le vert sombre des pins de la forêt de Ponderosa Pine que l'on peut voir à travers l'arche.

Farview Point, comme son nom l'indique, offre une vue dégagée et lointaine sur une partie de Grand Staircase Escalante National Monument, avec notamment, du Nord au Sud, Aquarius Plateau (Pink Cliffs), Kaiparowits Plateau (Grey Cliffs), Molly's Nipple (White Cliffs).

Farview Point 

Situé au Sud de l'amphithéâtre, Bryce Point offre l'une des vues les plus panoramique de l’amphithéâtre et permet d'avoir une vue globale de celui-ci et d'observer des roches plus blanches le long de la Rim, sentier le long du canyon.

Après ce parcours en voiture, nous allons l'abandonner là, pour remonter à pied vers le Nord jusqu'à Sunrise Point en marchant sur la Rim Trail. Cette randonnée va nous permettre d'avoir une vue imprenable sur Boat Mesa et les couleurs riches de la Claron Formation. C'est magnifique !

 Vues depuis la Rim trail
 Fabuleux hoodoos
Lumière du soir à Sunrise Point 

Le soleil se couche et il nous faut prendre la navette pour aller rechercher la voiture 5km plus haut. Tout se passe bien, nous prenons la dernière navette, récupérons la voiture et allons faire la queue pour dîner dans un restaurant à Bryce Canyon Village. Bonne ambiance, plats corrects en libre service, nous sommes ravis de notre journée. Cet environnement minéral très spécifique est surprenant, de toute beauté et incontournable pour tout visiteur de l'Ouest américain. Que c'est beau !

Nous faisons joyeusement nos 12 km pour regagner notre motel et sommes prêts pour de nouvelles aventures. Mais cela sera demain, maintenant. Bonne nuit

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Aujourd'hui, les conditions climatiques sont toujours orientées grand beau, nous allons donc sortir des sentiers battus et conjuguer un parcours sur la route, la Scenic 12, et sur la piste Burr Trail, un tracé pittoresque à travers le désert du Sud-Ouest. À l'origine, il s'agissait d'une piste de bétail tracée par l'éleveur John Atlantic Burr. Au carrefour avec la Notom Bullfrog Road, nous partirons plein Nord, toujours sur la piste, pour longer Capitool Reef et rejoindre Torrey. Le programme s'annonce excitant, inédit et je l'espère magnifique. Cette fois, nous sommes sur la trace des cowboys et des indiens qui les guettent sur la falaise..... je le sais, mon imaginaire les a vus.

La nuit a été bonne, le petit déjeuner solide, nous sommes prêts pour l'aventure dès potron minet. Nous reprenons la route jusqu'à Red Canyon, un petit parc aux falaises rouge flamboyantes avec le soleil levant. Nous débutons notre journée par une superbe randonnée à pied.

Red Canyon - Pink Ledge Trail 

Les falaises rouges sont impressionnantes, c'est magnifique. La journée commence de la meilleure des façons

 Rouge comme Red Canyon
Red Canyon ..... un bon début de journée à pied 

De retour de cette balade matinale, fort agréable, qui nous a pris 1h30, nous prenons la voiture et la route UT12, plus connue sous le nom de Scenic Byway 12, et définie comme la plus belle des routes sillonnant l'Ouest américain. Longue de 200 km, elle est bien plus qu'une simple route scénique : c'est une invitation à l'aventure et à la découverte de paysages parmi les plus spectaculaires des États-Unis. Des formations rocheuses flamboyantes de Red Canyon, où nous avons démarré la journée, jusqu'aux vastes étendues désertiques du Grand Staircase Escalante NM, chaque kilomètre parcouru promet des panoramas à couper le souffle. Allez on y va !

Nous roulons, mais notre esprit est ailleurs, sans doute perdu dans cette immensité qui s'ouvre à nous. C’est un défilé de paysages tous plus grandioses les uns que les autres : plateaux rocheux, canyon, forêts de pins ou champs à l’approche des quelques villes du secteur, Tropic, Cannonville, Henrieville, Escalante. Bon quand je dis ville, oubliez la structure européenne avec un centre ville souvent historique, ici vous traversez la ville généralement par une grande rue principale et vous en sortez aussi vite que vous y êtes entrés, sans savoir vraiment où est le coeur ou l'âme de la cité .... c'est curieux !

Nous roulons, regardons, dégustons ce qui s'ouvre à nous jusqu'à Head of the Rocks Overlook, qui est parait il le point de vue le plus photographié de la Scenic Byway 12. Situé 10 miles après Escalante, il nous a permis d'admirer la Scenic Byway 12 serpentée au milieu des immenses étendues de grès blanches, jaunes, oranges et rouges qui s'étirent à perte de vue. Il y a 168 millions d'années, la région était recouverte de dunes de sable, qui ont fini par se pétrifier et par former ces montagnes de grès, que l'érosion a striées et sculptées. C'est géant !

Scenic Drive 12 - Head of the Rocks Overlook 
Magique Scenic Drive 12  

Nous voilà arrivés à Boulder, le temps d'acheter notre pique nique avant de bifurquer sur la piste, la Burr Trail Road, pour un moment tant attendu : être seul au monde, dans un endroit désertique. Allons nous connaitre ce bonheur absolu ?

 Etape à Boulder avant la Burr Trail Road

Je ne vais pas vous décrire cette épopée km après km, car il y a quand même 110km de voie étroite dont 45km non asphaltés. Pour résumé, ce fut extraordinaire, nous avons croisé 4 voitures en tout et pour tout, les passages sur la piste ont été maîtrisés sans créer de tensions particulières. Cela a été un grand moment !

Et mieux que des mots, des photos pour parler de l'environnement naturel !

 Burr trail Road - Long Canyon vu du haut
Burr Trail Road - début de la piste gravier 
  1. Nous arrivons dans le sud du Capitol Reef, là où la route devient gravier et serpente à travers le Waterpocket Fold, un pli géologique de couches rocheuses érodées et colorées s'étendant sur près de 160 kilomètres de longueur mais seulement quelques kilomètres de large. il va falloir descendre les 230m de falaise par une piste en lacets.
 Les switchbacks, les célèbres lacets 
Nous sommes en bas des lacets, les filles font les you you 

2. Nous continuons la piste après notre bifurcation sur la Notom Bullfrog Road, tout se passe merveilleusement bien même si quelques passages nécessitent une vigilance accrue. Les paysages sont époustouflants, jugez en vous même !

 Notom Road
 Nous retrouvons l'asphalte sur Notom Road

Le soleil décline sérieusement quand nous arrivons sur l'UT24. Nous tournons sur la gauche, traversons des endroits de Capitol Reef que nous verrons demain et arrivons à Torrey où est situé Le BROKEN SPUR, notre motel du soir.

Nous avons passé une excellente journée, dense, mais tellement hors du temps. Une bonne entrecôte dans un restaurant de la ville et nous rentrons nous coucher. Demain, de nouvelles aventures en dehors du bitume nous attendent. Je vous mets une petite photo pour vous dire bonne nuit !

Capitol Reef à la lumière du soir 
10

Après une bonne nuit à l’hôtel Broken Spur and Steakhouse, nous prenons un copieux petit déjeuner et démarrons dans la foulée, juste le temps d'acheter le pique nique au pied de l'hôtel, par la découverte de Capitol Reef. « Capitol » pour la multitude de dômes blancs de grès qui rappellent la coupole du Capitole de Washington, et « Reef » pour les falaises rocheuses qui sont un obstacle, comme un récif de corail.

Balade matinale dans Capitol Reef 

Capitol Reef National Park est rempli de falaises, de dômes, de canyons colorés, de crêtes, de buttes, de monolithes et de ponts dans la Waterpocket Fold, un immense plissement de strates sédimentaires dans la croûte terrestre s'étendant sur près de 160 kilomètres et âgé de 65 millions d'années.

 Dome dans Capitol Reef

Après des balades autour de quelques points d'observation, nous entamons une randonnée pour découvrir l’Hickman Bridge. Cà grimpe, nous passons dans un canyon avant de se trouver au dernier moment face à ce pont naturel impressionnant avec ses 40 mètres de long et 38 mètres de haut.

Hickman Bridge

Après le retour à la voiture, nous cherchons un bel emplacement de pique nique dans une zone appelée Fruita. Endroit qui fût longtemps très réputé pour la qualité des fruits produits dans les nombreux vergers que la région comptait. Cette petite vallée verdoyante, située à la confluence de la Fremont River et de la Sulphur Creek, fût jadis occupée par des amérindiens, comme en témoigne les nombreux pétroglyphes présents dans le secteur, et fût colonisée à partir de 1879 par des colons mormons pour donner naissance à une petite communauté.

 Pique Nique à Fruita

La pause fraîcheur nous a fait du bien. Cet après-midi, nous avons pas mal de route à faire pour gagner Moab, notre étape du soir. Alors, il faut se mettre en route, d'autant qu'une virée hors des chemins promet beaucoup. La route est belle sinueuse dans Capitol Reef, puis toute droite sur des kilomètres. Bientôt, nous repérons notre point de bifurcation pour prendre la piste, c'est là que la préparation prend tout son sens !

Après 10 km de piste et beaucoup de poussière, s'ouvre à nous une merveille des merveilles, les Blue Hills ... nous ne rêvons pas, nous sommes sur terre. Cernées par Capitol Reef National Park à l'Ouest et San Rafael Desert à l'Est, les Blue Hills sont une vaste étendue sauvage et désertique offrant des paysages dignes des plus grands films de science fiction. Composées de grandes plaines de badlands s'étirant à l'infini, elles recèlent quelques-unes des plus belles formations naturelles de l'Utah, comme Factory Butte et son impressionnant réseau de ravins creusés dans le schiste.

Factory Butte

Cette fois, nous nous engageons plus en avant dans le paysage désertique sur une piste plus sinueuse et cabossée. La progression est rythmée par les interjections, onomatopées de mes coéquipiers. Après 6km au milieu de nulle part, en suivant la trace du GPS, nous arrivons à Moonscape Overlook. Ce point de vue en hauteur domine la Blue Valley, une vaste plaine au sol gris, totalement désertique, et présente à nos yeux ébahis des paysages lunaires qui s'étendent à perte de vue. C'est du jamais vu, tant par l'immensité que par la tonalité. Je suis pleinement heureux d'avoir amené mes compagnons ici.

Moonscape Overlook Est

Il fait 34°C, les paysages sont lunaires et d'une couleur bleutée bien particulière.

Moonscape Overlook Nord
C’est bien nous sur la Lune

Pour continuer l’après-midi, nous prenons une nouvelle piste avant d’entamer une randonnée pour aller découvrir Long Dong Silver, une particularité géologique incroyable. Nous sommes seuls au monde dans notre paysage lunaire. Il fait très chaud, mes coéquipiers courbent l'échine, mais nous vivons sans doute un des moments les plus forts de notre périple. C'est incroyable, fabuleux, .... exceptionnel !

Long Dong Silver

La superbe aiguille rocheuse de Long Dong Silver est l'un des plus beaux trésors naturels que comptent les Blue Hills. Cette impressionnante formation de grès gris/noir s'élançant vers le ciel se trouve sur les contreforts de Factory Bench, au coeur d'un gigantesque amphithéâtre naturel formé de falaises de plusieurs dizaines de mètres de haut.

Impressionné et heureux 

Et maintenant direction Moab pour rejoindre l'APACHE MOTEL, notre hôtel pour trois jours. Il y a presque 190km de route à faire, mais nous sommes deux chauffeurs et ce trajet, comme tous les trajets d'ailleurs, n'apparaitra pas fastidieux. Nous sommes toutefois heureux d'arriver dans une vraie ville, très touristique, Hervé va pouvoir aller saluer Monsieur le Maire dans sa mairie de centre ville. Affaire à suivre !

Après une bonne douche, nous partons à pied et dînons dans une pizzeria bruyante mais où l'accueil, l'efficacité et les sourires furent efficients. Bon repas de pâtes et pizza.

Nous avons bien mérité notre repos, d'autant que demain est une grosse journée de randonnée pédestre.

11

2000... C'est le nombre, au minimum, d'arches présentes dans ce parc. Cela constitue la plus grande concentration d'arches naturelles au monde. Nous allons parcourir le parc grâce à une route panoramique de 35 km, le long de laquelle sont aménagés plusieurs points de vue, dont les parkings sont vite saturés en cas d'affluence, comme ce fut le cas en ce samedi.

Préservant un peu plus de 310 km² de désert au Nord de Moab, Arches National Park abrite quelques unes des formations géologiques les plus spectaculaires du monde, comme Landscape Arch, la plus grande arche naturelle sur Terre, et d'une beauté rarement égalée, ou comme la très célèbre Delicate Arch. Le parc compte une quantité presque infinie de formations rocheuses extraordinaires, sculptées par les forces de la nature pendant des millions d'années.


Les fameuses Arches

Landscape Arch : la plus grande arche du parc et du monde ! Elle fait 89 mètres de long et est à 32 mètres du sol. Certainement l'une des plus belles et spectaculaires formations du parc.

Landscape Arch 

Nous sommes partis en randonnée sur Devils Garden Trail, qui s’avère être le plus beau sentier du parc. La boucle de Devils Garden Trail de 11km fut très technique dans les franchissements de rochers, dans les passages aériens sur les crêtes et sous une chaleur sèche de 26°C ; nous avons apprécié cette "aventure à quatre” dans un univers improbable.

 Jolis passages
Univers magnifique pour randonner 

Nous avons terminé la découverte de ce phénoménal parc par trois autres plus petites randos au milieu des Arches, dont le point d’orgue final fut Delicat Arch au coucher du soleil.

Double Arch

Et voilà la cerise sur le gâteau pour cette magnifique journée. Située au sommet, comme déposée, elle s’atteint après une belle grimpette de 2,5km et 200m de dénivelé positif. Magique !

Delicat Arch

Nous redescendons à la nuit tombante sans trop de difficultés, il fait une bonne température et c'est très agréable ! Le temps de figer un joli coucher de soleil en ombre chinoise.

Coucher de soleil sur Arches NP 

Et maintenant 30km de voiture en direction de Moab pour rejoindre notre hôtel. A l'entrée de la ville, Martine nous dégotte un restaurant libanais ; nous dînons trés correctement et passons un bon moment. Au final, nous avons fait près de 20km de randonnée et un repos bien mérité se profile. Demain, tout en restant à notre camp de base de Moab, nous partons pour un autre univers minéral que nous espérons aussi surprenant. Bonne nuit !

12

Nous sommes toujours basés à Moab. Lever tôt, déjeuner en extérieur au bord de la piscine de l'Apache Motel, puis emplettes pour le pique nique. Dès 8h00, nous sommes en route pour accéder à la rive droite du Colorado, car cette fois nous faisons un détour par le Nord Ouest, pour découvrir en voiture et à pied, un autre type de paysages formé d’infini et de canyons sculptés par la Green River et le Colorado qui s'y rejoignent.

Le secteur que nous parcourons aujourd'hui occupe toute la partie Nord de Canyonlands National Park et s'appelle "Island in the Sky".

Island in the Sky

C’est un parc bien différent de ceux que nous avons visités jusqu'à présent. Ici nous sommes à la fois en surplomb d’un paysage façonné par la Green River et le Colorado, et devant un champ de vision immense, même si sa portée a été limitée par une brume de plus en plus dense au fur et à mesure de la journée.

Nous apprendrons plus tard que ce sont des feux de forêt en Utah et dans le Colorado, qui sont à l’origine de cette opacité grandissante.

Cet élément imprévu nous conduit à limiter les randonnées panoramiques tracées. Cela nous permettra un petit break d’une heure et demie, finalement bienvenu après huit jours très intenses.

Mais nous avons vu de belles choses comme cette piste qui descend à flanc de falaise les presque 500m de dénivelé entre le plateau et le bas du canyon.

Shafer Trail ... une piste de 457m de dénivelé

Et puis une petite balade plus loin, Mesa Arch, une majestueuse arche d'une trentaine de mètres posée au sommet d'une falaise au dessus d’un vertigineux canyon.

À travers l'ouverture de l'arche, nous contemplons la White Rim et notamment Buck Canyon, qui fait plus de 500m de profondeur. En étant attentif, nous distinguons une autre structure caractéristique, Washer Woman, au milieu des pitons rocheux situés à gauche. C’est sublime !

Mesa Arch

Une végétation qui a bien du mal à trouver sa voie, entre sécheresse et univers sablonneux.

Nature qui a du mal à exister 

Nous entamons une série de sauts de puce en voiture agrémentée de quelques mètres de balade pour découvrir des points de vue plus beaux les uns que les autres. Quelle immensité !

Green River Overlook 

Green River Overlook offre une vue fantastique sur un paysage à vous couper le souffle, notamment sur Soda Springs Basin, une grande étendue désertique, ciselée de dizaines de ravins et washs, située à 430m en contrebas. Green River Overlook est l'un des plus beaux points de vue de l'Ouest américain.

Nous reprenons la route sur quelques kilomètres pour aller vers Upheaval Dome. Au fond de cet immense cratère de près de 2km de diamètre, les strates rocheuses sont déformées de façon spectaculaire. Au centre, les roches sont poussées vers le haut en une structure circulaire appelée dôme, ou anticlinal. Autour de ce dôme, on trouve une déformation des couches rocheuses vers le bas, appelée synclinal.

Certains scientifiques pensent que ces déformations sont dues à des "bulles" de sel, emprisonnées dans le sol, se liquéfiant sous la pression et remontant alors à la surface.

 Upheaval Dome
Balade dans Canyonlands 

Au retour, nous trouvons une zone de pique nique bien aménagée, à l'abri du chaud soleil. Tout va bien !

Nous continuons cette découverte surprenante de Canyonlands avec Grand View Point, au bout de la route, qui offre un panorama grandiose sur toute la partie Sud de Island in the Sky et constitue probablement le point de vue le plus spectaculaire de cette partie du parc.

Grand View point 

Nous nous tatons pour aller faire Dead Horse Point compte tenu de la visibilité qui diminue d'heure en heure. Finalement, comme c'est un petit détour de 40km nous décidons d'y faire ue escale. Une fois l'entrée payante de 20$ passée, nous poursuivons sur la route UT313 au sommet de la mesa, en direction du Sud, pour passer devant le Visitor Center, où nous nous arrêtons car il abrite une jolie exposition sur l'histoire du parc et ses pionniers, ainsi que sur les événements géologiques qui ont conduit à la création des formidables canyons et paysages de la région.

Le nom "Dead Horse Point" tire son origine d'une sombre légende, selon laquelle ce promontoire naturel était utilisé par les cow-boys pour piéger des chevaux sauvages. La légende raconte que des chevaux capturés et laissés sans eau seraient morts de soif sur cette péninsule désertique.

La route en cul de sac franchit ensuite un secteur extrêmement étroit à peine 30m de large, The Neck, pour atteindre la péninsule qui abrite le fameux point de vue, culminant à 1800m d'altitude. Malheureusement, nous ne pourrons pas en mesurer la totale beauté, la brume issue des fumées donnant une impression de clair-obscur.

Dead Horse Point 
 Un groupe voyage compatible .... que du bonheur !
 C'est trop grand pour toi Hervé ! Martine ne monte pas dedans

Un groupe qui vit toujours aussi bien, même si Hervé est de temps en temps plongé dans son rêve américain🤣

Et maintenant, c'est le retour vers Moab. Et pour tout dire, un double sentiment nous anime, l'émerveillement et la frustration. Emerveillement, car le spectacle de l'immensité ciselée est hors de notre vécu ; frustration, car la brume envahissante ne nous a pas permis de le découvrir à la hauteur de sa pleine richesse.

Mais nous sommes joyeux. Nous profitons chacun de notre petit break, moi pour trier mes photos et écrire sur ce blog. Martine nous déniche un restaurant en ville, assez branché. Nous dînons burger et frites, arrosé d'une bonne bière locale à la pression, c'est sympa. Demain, route vers le Sud pour une autre partie de Canyonlands.

Sur Moab, nous aurions pu rester plus que les 3 nuits, tant il y a des choses à découvrir ou à approfondir. Mais bon, c'est aussi bien comme cela. Aussi, nous vous disons bonne nuit. A demain !

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Nous quittons Moab après quelques emplettes au Village Center, une "supérette locale" qui nous permet de composer en libre service notre pique-nique du midi. Nous avons découvert cela il y a quelques jours, c’est très pratique et plus à notre goût.

Direction le secteur de The Needles, qui occupe le coin Sud-Est de Canyonlands National Park, sur la rive gauche, soit à l'Est du fleuve Colorado. C'est dans la partie Sud de The Needles que nous allons retrouver les fameuses aiguilles de grès qui ont donné ce nom à la région. S'étalant sur plus de 200 km², The Needles sont constituées d'un formidable réseau de canyons, de mesas, de crêtes et de plaines, formant un véritable labyrinthe où il serait facile et presque tentant de se perdre.

Pour découvrir ce dédale de rochers multicolores, nous avons choisi de faire une randonnée assez longue, mais modulable vers les secteurs les plus grandioses de The Needles, mais certainement les plus secrets.

The Needles

Chesler Park Loop Trail, le nom de cette randonnée très technique, nous emmène sous un beau ciel bleu et sous 34°C dans une formidable et spectaculaire succession de petits canyons, de plaines verdoyantes et de plateaux rocheux. Le tout entouré de somptueuses et impressionnantes formations rocheuses qui s'élancent vers le ciel. Le sentier serpente un moment au milieu de superbes et monumentales formations rocheuses. C’est à la fois du jamais vu, des formes incroyables et l'impression d'être des pionners.

Passage technique 
Formations géologiques incroyables

Nous pique niquons à l'ombre d'une immense pointe, devant nous le spectacle est infini et très diversifié, les différentes formations minérales rivalisent d'audace pour être les stars de l'endroit. Nous prenons notre temps, d'autant que nous avons des passages assez scabreux à franchir. C'est beau, sauvage et nous sommes à nouveau seuls au monde.

Nous sommes de retour à la voiture en milieu d'après midi et nous reprenons le même chemin qu'à l'aller, d'abord une dizaine de km de pistes bien défoncé mais roulable, puis 70km de route. Vous l'avez compris, nous avons fait un détour de 140km AR pour découvrir ce joyau. Sur la route du retour, nous mesurons la chance que nous avons eu de découvrir cette merveille dans d'aussi bonnes conditions et pour donner un peu plus d’authencité, des biches et des chevaux animent ce paysage bien typé Far West.

Biches
Il ne manque plus que les indiens

En route, direction le Sud car ce soir, nous dormons à Blanding au BEARS EARS INN. Nous venons peut-être de faire une journée à classer dans le top 5 de notre séjour, à voir !

Paysage sur la Needles Road

Les 110km sont faits sans anicroches, le motel est correct et nous avons un restaurant avec des spécialités Navajo tout proche. Qui dit mieux ! Par contre, pas d'alcool, ni de bière dans cette localité, la loi des Mormons bat son plein !

Cela ne va pas nous empécher de passer une bonne nuit, des images merveilleuses plein la tête. Que cette journée fut belle. A demain !

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Bonne nuit dans une chambre spacieuse toujours à deux grands lits. Le petit déjeuner est compris et ma foi, il est assez sympa avec ces petites gaufres que j'ai pris l'habitude de me faire cuire. Valise faite, nous sommes fin prêts pour nos traditionneles emplettes dans un supermarché situé en centre ville. Autant le dire tout de suite, Blanding n'attire pas nos faveurs ; c'est une ville sans âme et tracée au cordeau.

Aujourd'hui, nous continuons globalement notre route vers le Sud, en direction de Monument Valley que nous atteindrons ce soir, mais en prenant le chemin des ”découvreurs de territoire". Pour la première fois depuis le début du séjour, le ciel bleu s’est paré de quelques cumulus pour le bonheur des photographes. La température relativement fraîche le matin est prévue au-delà des 30°C l’après-midi.

En début de journée, nous prenons l’UT 95 une très belle route qui nous conduit à Natural Bridge NM, encore un parc bien différent avec la présence de ponts de pierre énormes qui enjambent le canyon.

Natural Bridge NM

Natural Bridges National Monument abrite trois des plus grands ponts naturels du monde, creusés par les petits cours d'eau qui sillonnent White Canyon et Armstrong Canyon. La couche géologique affleurante de la région est composée de Cedar Mesa Sandstone, un grès assez dur qui se prête bien à la création de ponts naturels, arches et autres pinacles par Mère Nature.

Les ponts naturels sont formés par le travail d'érosion d'un cours d'eau et sont donc beaucoup plus rares que les arches, qui résultent de diverses autres forces d'érosion. C'est également la raison pour laquelle les ponts ont tendance à se trouver dans des canyons profonds, alors que les arches sont généralement hautes et exposées, souvent les derniers vestiges de falaises et de crêtes érodées. Voilà pour les précisions géologiques.

Les Indiens vivaient ici dans des pueblos construits dans les plis de la falaise.

Nous reprenons la route pour nous diriger cette fois vers l’objectif de la journée Valley of the Gods. Mais juste avant, nous franchissons un point assez extraordinaire Moki Dugway.

Des lacets escarpés, non pavés mais abrupts, qui descendent de 366 m du sommet de Cedar Mesa. La route de gravier relativement facile s’étend sur environ 5 km avec une pente allant jusqu’à 10%. Hervé maitrise la pente, tout va bien. C’est incroyable, jugez par vous même.

Moki Dugway

En bas, nous voici au début des 26km de piste caillouteuse avec laquelle nous allons sillonner Valley of the Gods. Certes, nous sommes ballotés car la piste est difficile et présente de nombreux pièges, mais le décor rouge, les buttes, les pointes.... tout cela est fabuleux. Je vous partage mon bonheur.

Valley of the Gods

Et encore, plus merveilleux ! Valley of the Gods est une sorte de Monument Valley en plus petit et... en plus calme. Le site est très peu exploité touristiquement parlant, et c'est tant mieux. Valley of the Gods conserve un charme sauvage, et nous vivons une merveilleuse aventure hors des sentiers battus et des pistes bondées. Avec ses formations rocheuses monumentales, ses buttes et ses tours de grès sculptées par le temps, cette immense vallée désertique est un petit chef-d’œuvre de la nature, façonné par des millions d'années d'érosion. Admirez !

Magique Valley of the Gods  

Une dernière, mais il y en a plein d’autres. Nous sommes seuls au monde, le pied !

Seuls au monde dans Valley of the Gods 

Au sortir de la piste, nous entamons un léger détour par Goosenecks State Park qui est un tout petit parc d'État, 4 ha seulement, proposant un point de vue fantastique sur de longs et magnifiques méandres que décrit la San Juan River. C'est spectaculaire !

Nous en profitons pour prendre notre pique nique, à l'ombre des canisses et devant un panorama incroyable.

Goosenecks SP

Un peu de route, puis nous passons Forest Gump Point, là où Forest s’est arrêté de courir dans le film éponyme et nous voilà à Monument Valley, en plein territoire Navajo.

Monument Valley - Forest Gump 

Bien sûr, la cerise sur le gâteau de la journée, c’est le trés attendu coucher de soleil de Monument Valley. Nous n’avons pas les conditions idéales, car quelques nuages viennent perturber l’embrasement des falaises, mais c’est quand même magique.

 Monument Valley - Décor de cinéma

Nous dormons au GOULDING LODGE, sur place à Monument Valley. Et pour la première fois du séjour, nous allons dîner et petit-déjeuner dans la chambre, avec les victuailles achetées au supermarket d'Oljato.

Je vous dis à demain, pour un lever de soleil à 7h24 et pour une visite plus poussée de Monument Valley, notamment sur les lieux de tournage des films westerns mythiques de John Ford.

 Monument Valley - Sunset
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Nous sommes sur le territoire de la nation Navajo. Alors qui sont ils, ces indiens que nous allons côtoyer deux jours durant ?

Les Navajos vivent aujourd'hui dans la région des Four Corners : Arizona, Nouveau Mexique, Colorado et Utah. La base de leur économie de subsistance est fondée sur des troupeaux de moutons et de chèvres, quelques bovins et chevaux, et des emplois occupés dans divers secteurs, notamment le tourisme. Les Navajos fabriquent aussi de la poterie et de la vannerie et sont réputés pour leurs bijoux en argent et leurs belles couvertures solides. Au milieu du XXe siècle, la production de pétrole et la découverte de riches gisements minéraux sur les terres de la réserve ont amélioré considérablement leur économie. Les Navajos ont le revenu le plus élevé de tous les peuples amérindiens des États-Unis.

Génération Navajo

Le hogan constitue le logement de la famille : il a une forme circulaire d'environ huit mètres de circonférence avec une seule porte orientée à l'est. Il a une structure en bois (des branches de genévrier ou de cèdre de 10 à 15 cm de diamètre) colmatée et recouverte de terre qui constitue une bonne isolation contre le froid comme contre la chaleur. L'espace intérieur est sans séparation avec un orifice central qui sert de cheminée : la partie occidentale, en face de l'entrée, est la place d'honneur, réservée à la matriarche ou au patriarche de la famille, alors que la partie droite, au sud, est attribuée aux hommes et la partie nord, à gauche de l'entrée est traditionnellement occupée par les femmes et les enfants.

Toutes les activités ont lieu dans le hogan: la cuisine, le tissage, les repas, les échanges sociaux...

Le Hogan

La spiritualité navajo est fondée sur le culte de la nature, et de l'harmonie, hozho, qu'elle recèle. Elle met en jeu un certain nombre de divinités qui interviennent occasionnellement dans les affaires humaines, notamment « Coyote », allégorie du mal. Coyote peut se manifester par un accident, une catastrophe, mais aussi par la méchanceté, ou toute attitude humaine non respectueuse du Dineh, peuple Navajo, de ses tabous et de l'harmonie. L'état d'hozho est lié à la santé, la beauté, l'ordre et l'harmonie.

Leur art est lié à cette spiritualité : il s'exprime à travers des représentations visuelles multiples comme dans les couvertures aux motifs géométriques et aux teintes vives ou dans les bijoux de cuivre ou encore dans les peintures sur sable éphémères à destination thérapeutique, mais aussi dans des dessins colorés sur ardoises destinées aux touristes. Les chansons, les incantations et les prières font aussi partie de rituels spirituels complexes en même temps qu'elles constituent des créations propres à ce peuple.

Art Navajo
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Lever tôt ce matin pour assister au lever du soleil à 7h24 derrière les buttes de Monument Valley pendant que nous petit déjeunons sur la terrasse de notre bungalow. Les nuages présents ce matin forment un magnifique tableau entre ombre et lumière.

 Lever de soleil sur Monument Valley

Chargement des bagages dans notre Tiguan fait, check out fait, nous faisons les quelques km qui nous séparent de la Valley Drive, une piste de plus de 20km en boucle qui va nous permettre de circuler parmi les buttes et les mesas. On parle de butte lorsque la hauteur du monticule est plus grande que sa base. Dans le cas contraire, c'est une mesa.

Monument Valley est le fruit d'un long processus de mouvements du sol et d'érosion. Il y a plusieurs centaines de millions d'années, le secteur était une immense plaine. D'énormes quantités de sédiments, générés lors de l'érosion des Rocheuses, situées à l'Ouest, se déposèrent ici et se transformèrent au fil du temps en roche. Un énorme soulèvement du sol transforma par la suite cette plaine en plateau. L'eau et le vent commencèrent alors leur travail de sape et sculptèrent les buttes, mesas et autres rochers si caractéristiques de la région.


La Valley Drive

À la frontière entre l’Arizona et l’Utah, les Navajos, propriétaires des lieux, appellent cet endroit « Tsé Bii' Ndzisgaii », ce qui veut dire « la vallée des rocs ».

Nous avons donc payé notre droit d’entrée et nous sommes restés près de 4h dans ce désert rouge et devant ces rocs impressionnants.

The Thumb

Quel bonheur de partager cela entre amis.

Entre amis à Monument Valley

Les Navajos sont présents le long de la piste pour proposer les produits de leur artisanat et des balades à cheval.

Cavaliers Navajo ou presque

Un dernier regard depuis le Visitor Center et nous quittons cet endroit mythique pour rouler en direction de Page, notre prochaine étape à plus de 200km.

Paysage magnifique

Les routes américaines sont le plus souvent toutes droites, traversant des zones désertiques dans ce coin çi. İl y a peu, voire pas de villages, juste quelques villes avec un habitat de plain-pied qui peut s’apparenter à des bungalows améliorés. Rien de bien folichon au niveau architectural le long des routes empruntées et encore moins de stations service et de zones de pique-nique. C’est le désert à perte de vue, juste animé par quelques points verts d’une végétation en souffrance et toute sèche en cet mi-octobre.

Alors, nous nous débrouillons pour trouver un coin à l’ombre d’un arbre téméraire dans son attitude face à la sécheresse, pour prendre notre repas du midi, il est 3h00 !

Nous voilà quelques miles plus tard à Page, une ville le long du Colorado et proche du barrage qui permet de former le lac Powell.

Check in sans problème au DAY INN, un des nombreux hôtels de cette ville, nous repartons voir Horseshoes Bend, un méandre du Colorado. En route !

Horseshoes Bend

La vue plongeante est phénoménale ! Mais par contre, il a fallu faire sa place, car ce site, et c’est une première pour nous depuis le début de notre Minéral Tour, fait l’objet d’un tourisme de masse avec beaucoup.... beaucoup de chinois notamment.

Pour l’anecdote, j’ai crevé un pneu en traversant une herse suite à un contre sens. Réparation faite chez Wallmart Auto Care, par des gens serviables et souriants. Les américains sont très accueillants et nous nous sentons bien ici.

Une bière, un hamburger ... il est temps d’aller nous reposer. A demain !

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Nuit courte comme assez souvent dans ce voyage, puis petit déjeuner en terrasse au pied de notre hôtel.

La journée qui s’annonce est assez particulière, car nous avons un slot canyon, Le Lower Antelope, à visiter dans la matinée, le barrage sur le Colorado et un après-midi oisif à organiser, puisque nous n’avons pas réussi à louer un petit bateau pour naviguer sur le lac Powell et profiter de quelques criques et vues au ras de l’eau.

Le temps de changer notre roue réparée, nous voilà à pied d’œuvre, un peu en avance dans les environs proches de Page pour cette visite que nous avons réservée il y a deux mois par internet.

Fresque murale Navajo 

Lower Antelope Canyon est un canyon situé sur une réserve Navajo. La visite est donc obligatoirement guidée avec un maximum de 15 personnes par vague.

A dire vrai, c’est une manne financière importante, à 90$ la visite, avec 50 personnes réparties en 4 groupes par demie-heure. C’est bien organisé, cadencé, mais nous sommes dans le business tourisme.

L'accès à l'entrée du canyon se fait à pied depuis la salle d'attente pour les visites. Une fois sur place, nous entrons sans sac à dos, banette ou autres objets dans ce fameux canyon en descendant des escaliers. Heureusement les appareils photos et les téléphones, eux autorisés, vont nous permettre d’immortaliser à notre échelle cet endroit à nouveau jamais vu, incroyable, superbe.....

Nous sommes en bas dans le canyon et nous remontons tout le canyon, environ 400 mètres de long, jusqu'à sa sortie. Lower Antelope Canyon est magnifique, avec des couleurs orangées, très étroit à certains endroits. Un plaisir pour tous les photographes, et avec Hervé nous nous sommes fait plaisir. Voilà, une partie de nos travaux.

Lower Antelope Canyon
Jeux de lumière dans le slot Canyon 
Des formes sculptées par l'érosion 

Antelope Canyon a été formé par des millions d'années d'érosion, principalement causées par des crues soudaines. Il est creusé dans le grès Navajo, une roche sédimentaire dont la formation remonte à la période jurassique, il y a environ 190 millions d'années.

La formation d'Antelope Canyon a commencé par le dépôt de sable, de limon et de gravier dans une vaste région désertique. Au fil du temps, ces différents apports ont été enterrés et compactés, formant éventuellement des couches de grès. Le grès Navajo, connu pour sa teinte orange rougeâtre vibrante, est composé de couches croisées qui ont été déposées par d'anciennes dunes de sable.

Les formes uniques et pittoresques d'Antelope Canyon sont le résultat de la puissance de l'eau. Les crues soudaines, qui se produisent lors de fortes pluies dans la région, se précipitent à travers les fissures et les passages étroits, sculptant et lissant les murs de grès pendant d'innombrables années. L'eau, chargée de sédiments, agit comme une force abrasive, élargissant progressivement le canyon et créant ses formes, ses courbes et ses ondulations distinctes.

Lower Antelope Canyon : une visite incontournable 

Remontés à la surface, nous faisons une dizaine de kilomètres pour nous rendre au Vistor Center qui se trouve être sur le barrage qui barre le cours du Colorado pour former le lac Powell. Construit entre 1956 et 1966, Glen Canyon Dam est un barrage qui en impose : haut de 220 mètres, long de 480 mètres, large de 7,6 mètres à son sommet et 91 mètres à sa base.

Glen Canyon Dam 

Le Lake Powell constitue l'un des plus grands lacs artificiels des États-Unis : il mesure près de 300 km de long, sa profondeur atteint 150 mètres, son volume d'eau dépasse les 34 milliards de mètres cubes et il propose 3136 kilomètres de rivage. Pour la petite histoire, une fois le barrage opérationnel, il a fallu 17 ans pour remplir le lac...

L'eau a rempli les dizaines de canyons adjacents au canyon du Colorado, pour atteindre une superficie de plus de 650 km². C'est une vue très photogénique qui s'étale devant nous avec ces rivages découpés, ces canyons aux parois de grès teintées de blanc, rouge et orange, et qui forment un contraste unique avec l'eau bleu émeraude du lac.

Une petite partie du Lac Powell 

Il est près de 13h00 et nous décidons d'aller déjeuner à la Marina qui se trouve au bord du lac Powell. L'entrée est payante, mais notre pass American Beautiful nous sauve la mise. Nous sommes dans un complexe intégré assez luxueux avec hôtel, restaurant, piscine, massage, voilier .... le restaurant est agréable, mais la salade Caesar vous sera servie sans poulet si vous ne faîtes pas attention à le commander en supplément, comme d'ailleurs partout dans les contrées visitées.

En se prélassant sur la terrasse autour d'un petit café, nous voilà déja à 15h30. Et bien chose rare, nous décidons de nous poser et de nous retrouver vers 17h30 pour aller assister au coucher de soleil sur le lac Powell. En fait, avec la dizaine de km à faire pour aller au point ad hoc, nous arrivons un peu tard pour le coucher, nous captons juste le paysage du lac à l'heure dorée. Nous ferons mieux demain, avec l'expérience en plus !

Heure dorée sur le lac Powell 

Pour le dîner, l'avantage d'être dans une ville touristique, c'est que nous avons l'embarras du choix. Heureusement Martine et son guide du routard, nous trouvent, comme cela sera vrai sur tout notre parcours, le restaurant qui va bien.

Demain, nous avons une grosse journée de randonnée et retrouver son lit assez tôt est apprécié. Extinction des feux à 21h45 .... à demain !

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Vous pensez que nous sommes chanceux, et bien pas à 100%. Qu’est ce qu’il nous raconte ? Pour définir le programme de cette journée il y avait deux choix :

Soit nous gagnons à la loterie avec deux possibilités de bon tirage, l’un il y a 6 mois, l’autre il y a deux jours qui nous délivrait le sésame pour parcourir The Wave, avec seulement 80 personnes sur la journée .... Et bien nous avons perdu les deux fois 😪

Donc, nous voilà partis pour découvrir Vermillon Cliffs, à seulement 2km à vol d’oiseau de The Wave. Au final, ce fut une journée extraordinaire et je remercie infiniment mes coéquipiers de m’avoir fait confiance pour les emmener hors trace dans un univers fait de cervelets, de mini vagues, de lames, de buttes sous 31 °C. Vous vous dites, il a eu un coup de chaud le jeune homme avec ces cervelets et bien regardez donc !

Cervelet au premier plan

Univers naturel incroyable sous nos pas, devant nos yeux grands ouverts, et seul au monde !

Seul au monde

Tempête de ciel bleu qui sublime les tons rosés, mais désespère le photographe.

Mini vagues
 Une langue de sable dans le désert minéral

Edmaier's Secret est une bande de slickrock, de 2 kilomètres de long sur 1 kilomètre de large, qui s'étale sur les flancs d'un plateau. Il y a eu donc un peu d'ascension à l'aller, mais rien de difficile. Ce fut même très amusant de sauter de rocher en rocher.

Même si nous ne recontrerons personne, il nous a fallu, avant de quitter le parking où nous nous sommes garés, compléter un justificatif de permis avec les bonnes informations, le placer bien visible derrière le pare-brise, et remplir le registre au départ de la randonnée. Pour faciliter notre organisation, j'avais réservé en ligne et payé notre permis quelques jours avant la visite.

Ce système est à la fois fait pour préserver les lieux et pour des raisons évidentes de sécurité.

Quelqu'un d'égaré dans cette immensité et ce dédale de rochers pourrait bien y rester longtemps avant d'être découvert.

Dans Edmaier's Secret, à part suivre la rivière dans un premier temps, il n'y a pas de chemin à suivre. Nous avons donc exploré la zone minérale comme bon m'a semblé, sans rencontré âme qui vive, en suivant des pentes naturelles et en mettant à profit ma lecture de terrain.

Tout s'est merveilleusement déroulé et nous avons passé plus de 4h00 sur place pour découvrir correctement Edmaier's Secret et profiter de ces lieux incroyables de beauté.

Cela restera, je le pense, un grand moment du séjour tant cette journée hors du temps nous a marqué par la richesse de nos observations géologiques. Et puis, il n'y avait aucune indication au milieu de ces grands espaces, pas de trace humaine et tout cela a contribué au caractère extraordinaire de cette randonnée hors des sentiers battus.

Avez vous déjà vu de telles compositions naturelles ?

 En vagues
En lamelles

Après ces 12km de randonnée féerique, nous reprenons la voiture. Un bout de piste de 7km plus loin, nous enchaînons, enfin les hommes enchaînent dans un temps limité à 1h00 chrono, une deuxième randonnée dans un slot canyon. C’est sauvage, impressionnant et nous réussissons à être dans les temps en faisant nos 5km et surtout ces photos inoubliables.

Étroit vous me croyez maintenant

Nous sommes tous bien rincés, rosis de bonheur, de soleil et de poussière. Nous reprenons la voiture pour faire le chemin inverse, 14km de piste sur laquelle il paraît que je roule trop vite, puis 60 km de belle route avant de regagner les environs du lac Powell pour le coucher de soleil. Et voilà !

Une partie du lac Powell en fond

Une bonne douche, une excellente bière devant une entrecôte de 340gr, nous sommes fin prêts pour notre dernière nuit à Page. A demain

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Ce matin, nous prenons un peu notre temps avant de rouler vers Canyon Village. Petit déjeuner en terrasse à 7h30, ça frôle la grasse matinée, il fait déjà chaud. Petit tour au lavage de voiture pour redonner à notre Tiguan, un aspect plus brillant et lui enlever sa gangue rose de poussière. Enfin, achat du picnic au Wallmart.

De tout cela que faut il retenir ; que les Wallmart sont l'équivalent de nos hypermarchés avec une ambiance plus détendue, que les stations de lavage sont différentes avec ce robot sans brosses qui tourne avec son jet haute pression autour de la voiture, dans laquelle vous restez, que les hôtels en tous cas ceux que nous avons choisis, ont des grandes chambres avec deux lits doubles King size, et des équipements complémentaires comme frigo, four micro-ondes, cafetière. A l’intérieur comme ici à Page, des machines à laver et sécher le linge en libre service. C’est grand, nous nous y sentons bien !

Quelques mots sur les camions qui sont des œuvres d’art, des monstres qui me rappellent les images de Duel, un film de Spielberg il me semble.

Rutilant comme un sou neuf

De toute façon, ici tout est démesuré ; des étendues désertiques infinies, au train de 271 wagons et huit locomotives diesel, aux camions rutilants, jusqu'à la voiture de monsieur tout le monde pour laquelle il faut à minima un escabeau , voire une échelle pour certaines, afin de vérifier le niveau d'huile.

Convoi fréquent de certains américains en week-end

9h30, il est l’heure de prendre la route, après avoir fait un tout petit détour vers la herse maudite qui nous a coûté le seul incident ”technique” du voyage. Devant les faits et in situe, pas de doute, mais Hervé reste toujours perplexe de la relation de cause à effet directe de cet objet bien dressé de ces 10cm de pointes agressives. Finalement, je crois que nous avons eu de la chance, de ne pas crever les 4 pneus c’est sûr et de ne pas avoir eu la police fédérale à nos trousses, car la manœuvre intempestive, malencontreuse mais involontaire nous a fait éviter un péage.

Fatal contre sens

Pas grand chose à dire de notre parcours en territoire Navajo, sinon que c’est désertique et que les points affichés sur la carte comme village nous apparaissent tristes, sans âme et avec un habitat dispersé, souvent des Mobil home ou caravanes. Cela semble être une vie difficile pour ces gens hors des villes, dans le désert, sous la chaleur voire le froid l’hiver.

Après 180km, nous rentrons dans Grand Canyon NP par l’Est et Desert View Road. Une petite attente au Check Point, où nous présentons notre Pass Américain Beautiful acheté 80$ pour nous quatre et qui nous a dédouané, sur tous les National Park visités, de payer 35$ à chaque fois. Nous commençons notre découverte de ce célèbre Grand Canyon par des sauts de puce, de point de vue en point de vue, sur environ 40km. C’est impressionnant certes, mais notre première impression est plutôt mitigée, accentuée par la brume de chaleur qui efface la profondeur et l’effet de perspective.

Vue de Desert View
Le Colorado au fond

Quelques naturalités plus loin, nous arrivons au YAVAPAÏ LODGE, un grand hôtel composé de petits bungalows dispersés dans des îlots au milieu des pins. Une petite frayeur, car il ne trouve pas ma réservation, serait-ce le premier couac à venir. Je croise les doigts et le superviseur nous délivre nos clés. No problem !

Naturalités locales

Nous sommes à plus de 2000m d’altitude et à peine installés, nous repartons pour le coucher de soleil, plus précisément pour voir les falaises du canyon rougirent. J’ai fait du mieux que j’ai pu, mais l’ambiance lumineuse n’est pas très satisfaisante. Décidément le Grand Canyon peine à nous enthousiasmer, et pourtant c’est incroyable ce gigantisme.

Depuis des millions d'années c'est le fleuve Colorado qui, par sa force, a creusé et sculpté ce fabuleux canyon. Le fleuve Colorado prend sa source dans les Montagnes Rocheuses et se jette dans le Golfe de Californie après avoir parcouru plus de 2300 km. Les dimensions du Grand Canyon sont gigantesques, d'où son nom. Il s'étend sur environ 450 km de long entre le lac Powell et le lac Mead, dont 350 km sont situés dans le parc national. Sa profondeur moyenne est de 1300 mètres, avec un maximum de plus de 1600 mètres. Sa largeur varie de 5,5 km à 30 km. Incroyable, je vous dis !

Grand Canyon NP - Falaises rougissantes
Grand Canyon NP - Lumières du soir

Nous rentrons à l’hôtel en navette. Il faut dire que l’organisation des parcs nationaux américains est remarquable. Tout est propre, avec des solutions alternatives de déplacements et une intégration dans l’environnement bien étudiée.

Grand Canyon NP - Le jour tombe, il est 18h00
Falaises rougies sur les 1300m de profondeur 

Un dîner en terrasse avec un air de musique, nous nous croyons en vacances.

Allez au lit, demain debout à 5h00 pour le lever du soleil et une journée chargée, avec notamment beaucoup de kilomètres en voiture.

Bonne nuit. A demain

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Lever 5h00 pour voir le soleil apparaître à 6h24 au dessus du Grand Canyon. Petit déjeuner sommaire pris, 20mn de marche active plus tard, Hervé et moi sommes sur zone à 6h00 pour les premières lueurs orangées.

Lueur orangée sur le Grand Canyon

Une fois levés, les premiers rayons du soleil effleurent les roches les plus hautes. Je trouve très joli la progression de la lumière chaude sur les falaises de l’abîme.

Les falaises s’allument

Retour à notre bungalow à pied, bouclage des valises et check-out faits, nous sommes quatre à prendre la navette qui nous amène au point de départ de notre randonnée du matin Hermits Trail. Il est 8h00, nous entamons un mixte entre à pied et bout de navette sur les points panoramiques répertoriés le long du trajet. Et là, oh miracle, le Grand Canyon nous séduit.

Quelle ampleur, ce Grand Canyon
Le Colorado au fond du trou

Le site est remarquable pour les points de vue offerts et pour les couches géologiques qui apparaissent sur les versants du canyon, le Grand Canyon est vu comme un livre à ciel ouvert par les géologues. Les strates, près de 40 couches différentes de roches ont été identifiées sur les parois du Grand Canyon, racontent l'histoire du continent nord-américain : chaque strate rocheuse visible sur les flancs du canyon représente une période géologique bien précise.

Celles situées au fond du canyon se sont formées il y entre 1,7 et 2 milliards d'années ! D'autre part, l'endroit est le résultat spectaculaire du travail de l'érosion, notamment celle du fleuve Colorado qui coule en contrebas.

Les strates

Après 3h00 de cheminement et d’observation, nous arrivons au bout de nos 11km à Hermits Rest.

Hermits Rest a été construit en 1914 pour qu'il ressemble à une ancienne cabane de mineur, avec une cheminée géante et un porche d'entrée. Aujourd'hui, Hermits Rest dispose d'une boutique de souvenirs et d'un petit snack-bar. Avant d’arriver, le chemin passe devant une arche en pierre avec une cloche cassée récupérée d'une mission espagnole au Nouveau-Mexique.

Nous sommes conquis par l’immensité de ce Grand Canyon et très heureux d’avoir fait cette balade qui nous l’a révélé dans toute sa dimension.

Hermits Rest

Il est temps de prendre les navettes en sens inverse pour regagner la voiture. Tout est bien organisé, mais nous mettrons quand même près de 50 mn à atteindre notre but.

Maintenant direction le Sud et la ville de Williams, où nous rejoindrons la mythique Route 66, supposée, en tous cas dans l’esprit de mes coéquipiers, être la route des bikers en Harley Davidson.

Nous achetons notre pique nique au Général Store de Tusayan, une salade composée comme on en trouve en France ; un peu plus chère suivant l’endroit touristique ou pas, où nous les achetons. Nous nous arrêtons en bord de route une nouvelle fois, sous des grands pins de la forêt de Kanab, car les zones de pique-nique en dehors des sites organisés sont très rares.

Quelques miles plus loin, nous voilà à Williams.

Historic Route 66

Williams est l’une des plus dynamiques et touristiques localités de l’HISTORIC ROUTE 66 en Arizona. Elle est célèbre pour deux choses : avoir été la dernière à être encore traversée par la Route 66 originelle et être la porte d’entrée, la passerelle vers le Grand Canyon. La rue principale, en fait la Route 66, est classée National Historic District. Elle aligne motels, panneaux vintage, vieilles stations-services, restaurants, « diners », jolis magasins et une ribambelle de magasins de souvenirs. C’est vivant et le premier contact avec le mythe est plutôt sympathique.

Papy & Barbie

Après un petit café expresso, pas si facile à trouver car les bars sont rares et ceux qui acceptent de vous servir un café encore plus, nous reprenons la route 66, absorbée par l’intercité 40 sur cette portion ; direction Selingman.

Arrivés à Selingman, nous rejoignons un peu le tourisme de masse avec la présence de quelques cars de tours opérators. Par le passé, cette ville, qui compte aujourd'hui moins de 500 habitants, s'était développée au début du 20ème siècle grâce au train, et plus tard avec la Route 66. Nous avons marché dans le quartier historique de la ville, situé le long de la Route 66, entre Lamport et 1st Streets. Il a été référencé sur le National Register of Historic Places en 2005 et compte des bâtiments commerciaux du début du 20ème.

Je suis dubitatif sur la capacité américaine à gérer son patrimoine historique, car nous trouvons là, pêle-mêle des voitures anciennes, des épaves, des calicots, des établissements fermés .... Certaines choses sont sympa, mais nous restons sur notre faim.

Selingman

Allons nous trouver notre bonheur plus loin ? Il est permis d’en douter au vu des dizaines de kilomètres parcourus au milieu de rien, le long de la voie ferrée, nous sommes dans les espaces infinis, secs, juste agrémentés par quelques fermes d'élevages bovins. Et puis, nous tombons sur le joyau, Hackberry General Store.

Le Hackberry General Store, également connu sous le nom de Northside Grocery, a ouvert en 1934, le long du nouvel alignement de la Route 66, construit sur le côté Nord de la voie ferrée et qui permet de contourner la petite ville de Hackberry. À l'époque, le magasin comptait une station-service Conoco. Il est resté en activité jusqu'à ce que l'Interstate 40 contourne cette section de la Route 66 en 1978.

L'extérieur du magasin est un vrai bric-à-brac, mais c'est aussi un musée à ciel ouvert : nous y avons découvert de vieilles voitures abandonnées ici et là et des pompes à essence tout à fait authentiques qui donnent un air de ville fantôme à ce lieu fascinant.

Extérieur de Hackberry General Store

À l'intérieur, le magasin est rempli de gadgets et d'objets divers et variés, sur le thème de la Route 66 bien sûr, des enseignes, des vêtements... Le choix est immense, l'originalité et l'authenticité au rendez-vous.

Intérieur d’Hackberry General Store

Après avoir chiné, nous roulons quelques kilomètres, toujours sur la Route 66, pour rejoindre le CLARION, notre hôtel à Kingman.

Mes coéquipiers sont un peu déçus de cette route ; elle leur a semblé longue et surprise, sans aucune moto doublée ou croisée !

18h50, check-in et installation dans nos chambre faits, nous partageons avec Hervé et Martine notre dernier repas en commun. Et oui, pour eux, demain matin, c’est le vol retour vers la France depuis Las Vegas.

Après une belle entrecôte très tendre et cuite comme chacun l’aime, une bonne pinte de bière ambrée, nous voilà vite au lit pour tenter de récupérer de cette journée bien chargée.

A demain !

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Je pourrais aussi l’intituler journée de transition, car globalement nous allons faire beaucoup de voiture avec cette remontée vers le Nord pour déposer Martine et Hervé à l’aéroport de Las Vegas, puis poursuivre vers l’Ouest et la Californie afin d’atteindre Death Valley.

Mais d’abord parlons de l’hôtel, car si nous avions de belles chambres, l’insonorisation ne fut pas au rendez vous et les bruits extérieurs notamment d’engins de chantier, de trains et de trafic auto nous ont fait passer une très mauvaise nuit. Il fallait bien en avoir une, pour Martine et Hervé ce fut la dernière, juste avant d’en passer une autre dans l’avion. C’est pas idéal comme préparation.

7h45, Hervé est au volant pour avaler les 175km qui nous séparent de Las Vegas. La route toute droite est monotone, désertique dans un premier temps puis vallonnée et plus intéressante en terme de paysage à l’approche de Las Vegas.

Nous trouvons aisément notre route grâce à l’assistance de Google Maps, que finalement nous aurons pu capter sur 95% des trajets. Avec la préparation enregistrée des points GPS, le pilotage s’est super bien passé.

Il nous manquait juste une petite infraction pour mesurer la diplomatie ou pas de la police locale. Et bien Hervé a "comblé” le manque, à l’aéroport, à la dépose, en se garant là où il ne fallait pas. Valises sorties, adieux faits, je reprends le volant juste au moment où une policière sort de son 4*4, venu de nulle part, et me demande de descendre. Amabilité top, négociation zéro, elle établit en 40 secondes mon pv de 100$, me dit où payer et me demande poliment et fermement de circuler.

Nous voilà Josée et moi, seuls à poursuivre le voyage. Après ce PV finalement ramené à 50$ en le payant rapidement et en ligne, nous faisons un petit détour par le célèbre panneau Welcome to Las Vegas. Comme souvent maintenant, pour ne pas dire toujours, des jeunes adultes font la queue pour se prendre en photo devant un site iconique. Cette mise en scène, type photo de mode ou glamour, selon la personne est un marqueur de la vie d’aujourd'hui. Le portable et les réseaux sont les moteurs de cette évolution.

Le Welcome to Fabulous Las Vegas Sign, immense panneau d'une hauteur de 7,6 mètres, est certainement l'un des lieux les plus photographiés de la ville. Il marque la limite Sud du Las Vegas Strip, il a d'ailleurs été déplacé plusieurs fois au fur et à mesure de l'expansion de celui-ci.

Welcome to Fabulous Las Vegas

Nous quittons Las Vegas, en traversant les faubourgs où quelques panneaux de propagande, placés à chaque feu rouge, nous rappellent l’imminence de l’élection présidentielle américaine. De ce que nous avons vu, il y a beaucoup plus d’intérêts dans les médias télévisés, et omniprésents dans les bars, restaurants ... pour les sports US, base-ball, football américain que pour l’élection.

Carrefour électoral

Première étape de notre court périple vers l’Ouest, Pahrump, une ville comme nous en avons rencontré beaucoup, toute en longueur autour de l’artère principale et dont nous avons du mal à cerner le centre. Nous achetons notre pique nique au Wallmart, faisons le plein et trouvons assez rapidement une place à l’ombre de grands arbres, près d’un stade de base-ball d’un vert tendre.

Nous reprenons la route pour Death Junction, où se trouve l’Amargosa Opera House, un hébergement inhabituel. Cet hôtel, et son théâtre-opéra, ne seraient rien sans Marta Becket. Cette artiste, ballerine à Broadway, chorégraphe, actrice et peintre a ressuscité le lieu dans les années 1960 et en a fait une véritable curiosité touristique. Elle a découvert le lieu par hasard, à la faveur de vacances à Death Valley avec son mari : l'un de leurs pneus ayant crevé, ils ont été dirigés vers Death Valley Junction pour le réparer. En attendant, Marta a découvert le bâtiment de l'ex Pacific Coast Borax Company, qui incluait un petit théâtre. Elle l'a racheté et rénové, peignant elle-même les décors de chaque chambre. Et lui donnant le nom de la ville minière d'origine : "Amargosa". Elle s'y est produite en permanence jusqu'en 2012 et habitait toujours à Death Valley jusqu'à sa mort le 30 janvier 2017. L'artiste et son opéra-hôtel ont été le sujet d'un documentaire plusieurs fois récompensé, "Amargosa" (2000) de Todd Robinson.

Bon, l’établissement est dans son jus, plein d’images du passé et le challenge de la survie va être difficile à relever. Mais il a une âme et un accueil fort sympathique.

Amargosa hôtel

Une petite pause et nous repartons pour une première découverte de Death Valley avec Dante's View et Zabriskie Point.

Dante's View est un point de vue panoramique à 1670 m d’altitude qui domine la partie la plus basse de la vallée. Depuis Dante's View, on peut voir la quasi-totalité de la Death Valley, environ 100 km de long. Par temps très clair, ce qui n’est pas le cas cet après-midi, nous aurions pu voir le point le plus haut des 48 États contigus des États-Unis, le Mont Whitney, situé à 4420 mètres d'altitude et le point plus bas Badwater Basin, le fond de la Death Valley, à -86 mètres d'altitude, qui lui est visible.

Death Valley vu depuis Dante’s View

Nous descendons nos 1600m pour rejoindre Zabriskie Point où nous espérons un joli coucher de soleil.

Zabriskie Point est certainement l’un des points de vue des plus beaux de la vallée avec Artist Palette avec son paysage érodé, ondulé et très coloré. La lumière du soir réhausse les tonalités. A mes yeux, c’est magnifique, nous reviendrons pour le lever du soleil.

Dante’s View

18h00, nous regagnons notre hôtel avant d’aller dîner dans un endroit improbable, je vous en dirai plus demain. Après tous ces kilomètres, nous avons besoin d’un peu de repos avant une grande journée entièrement consacrée à Death Valley.

A demain

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5h00, nous sommes debout avec un premier objectif, celui de voir le lever du soleil à Zabriskie Point.

Nous avons un peu de route avant d’être aux premières loges, pour ce qui va s’avérer être comme un merveilleux et progressif spectacle.

Zabriskie Point - Çà se découvre petit à petit

Et le bouquet final, avant d’entamer notre petite randonnée journalière, cette fois dans Badlands Loop, à l’intérieur du paysage vu de Zabriskie Point ; j’adore cette double vision dehors, dedans.

Zabriskie Point au lever du soleil

Je vous livre quelques ambiances de notre marche effectuée de 7h30 à 9h30, avant les fortes chaleurs prévues encore aujourd'hui, plus de 34°C.

Badlands Loop
Variations de couleur incroyables

La voiture regagnée, un litre d’eau déjà bu, nous allons maintenant entrer au cœur de cette vallée si mythique. Mais pourquoi ce titre de la Vallée de la Mort ?

Située au Nord du désert Mojave, Death Valley National Park abrite une vallée extrêmement aride, car séparée des influences tempérées par la Sierra Nevada. En effet les vents dominants, qui soufflent du Nord-Ouest de la Californie vers le Sud-Est, où se trouve la Death Valley, poussent les nuages qui se sont formés au-dessus de l’océan Pacifique vers cette chaîne de montagne qui dépasse les 4000m d’altitude.

Cette barrière contraint la masse d’air à s’élever, ce qui a pour conséquence de la refroidir et de provoquer de fortes précipitations sur le versant Ouest. Ainsi, en passant de l’autre côté de la Sierra Nevada, la masse d’air a perdu de son humidité. Elle se heurte ensuite à deux autres chaînes de montagnes dépassant les 2 500 mètres d’altitude qui isolent encore un peu plus la Death Valley des influences océaniques. Et la conséquence de tout cela, ce sont des températures extrêmes et pas de précipitations, par exemple 43°C la semaine dernière vers 15h. Difficile à vivre !

Une quarantaine de km à parcourir avant d’atteindre Badwater Basin situé en-dessous du niveau de la mer de - 86m, le point le plus bas de l'Amérique du Nord.

C'est l'un des plus grands marais salants protégés des États-Unis. Nous nous sommes aventurés quelques mètres sur le lit de sel laissé par l'ancien lac. Le sol de Badwater a une allure spéciale : quand il pleut, au printemps, le bassin se remplit d’eau, qui s’évapore petit à petit, créant une surface saline bien lisse, comme dans les marais salants. Avec la chaleur qui continue d’assécher le marais et créé de nouveaux cristaux de sel, la surface se brise pour former des « carreaux » irréguliers. Peu à peu, tout continue à se briser et le sol devient plus chaotique, comme s’il avait été labouré.

Badwater Basin

Au bord de Badwater Basin se trouve Badwater Pool qui est rempli tout au long de l'année par de l’eau issue, en grande partie, de la fonte de la neige tombée durant la période glaciaire à des centaines de kilomètres de là, dans les montagnes du Nevada central. Ces précipitations se sont infiltrées dans la roche calcaire et ont entamé un long parcours souterrain dans un aquifère régional avant d'émerger ici, le long de la ligne de faille au pied de la montagne. Des algues, des insectes aquatiques et des larves vivent dans la Badwater Pool, ce qui prouve que l’eau n’est pas «mauvaise», mais simplement salée. Elle abrite également l'un des animaux les plus rares de la Death Valley : l'escargot de Badwater. Ces minuscules mollusques n'existent que dans quelques sources au bord des plaines salées de la Death Valley.

Badwater Pool

Demi-tour en voiture, pour rentrer au cœur du lac salé à Devil’s Golf Course, puis après quelques km pour prendre une magnifique Scenic Drive, bien intitulée Artists Palette.

Des contreforts ondulants dans des teintes vibrantes de rose, de rouge, de jaune, d'or, de vert et de violet ? Cela ne semble pas réel, et pourtant cela fait partie du paysage magnifique connu sous le nom d'Artists Palette. Cette route de 14 km, sinueuse et à sens unique, passe devant la façade multicolores de la montagne, révélant des gisements de minéraux ferreux, qui se sont teintés sous l’effet de l’oxydation, par exemple le fer devient rouge, rose et jaune, le mica devient vert et le manganèse, violet.

Plusieurs scènes du film « Star Wars - Episode IV - A New Hope » ont été tournées à proximité immédiate d’Artists Palette.

Artists Palette

Il est bientôt l’heure du picnic et par chance nous trouvons des tables ombragées à Furnace Creek, une forme d’oasis en plein milieu du désert. Après notre pause déjeuner, nous avons un bon bout de route pour nous rendre plein Nord à Rhyolite.

Imaginez, une route toute droite qui ondule au gré du terrain et de part et d’autre rien, le désert de cailloux. Je suis transporté dans une autre dimension.

Arrivé à Rhyolite, mon impression des difficultés pour les américains à conserver ou gérer leur patrimoine se confirme.

Rhyolite était autrefois une ville minière florissante, construite en 1904 après la découverte d'or dans les Bullfrog Hills, une région volcanique située au Sud-Ouest du Nevada. La ville connut une croissance fulgurante, attirant des milliers de prospecteurs, de mineurs et de commerçants, pour atteindre une population de plus de 8000 habitants, seulement 3 ans plus tard. Mais la disparition de Rhyolite fut aussi rapide que son apparition : les filons d'or s'épuisent rapidement, la population quitte la ville pour rejoindre des cieux plus prometteurs et la ville est abandonnée une dizaine d'années plus tard... Aujourd'hui, devenue ville fantôme, il ne reste plus que quelques ruines de Rhyolite, seuls témoignages de cette formidable époque de prospérité désormais révolue, perdus au milieu du désert et de la poussière. La beauté austère des lieux et les structures abandonnées offrent un aperçu fascinant du passé, et le néant d’aujourd'hui.

Une maison en bouteilles, un wagon ....
L’ancienne gare ferroviaire

En bas de Rhyolite, un artiste a créé des œuvres d’art au milieu de nulle part. C'est interpellant !

Bizarre, vous avez dit bizarre...

Après cette découverte, nous reprenons la voiture en direction de Mesquite Flat Sand Dunes.

Death Valley National Park compte cinq grands champs de dunes : Mesquite Flat, Panamint, Ibex, Saline Valley et Eureka. Les dunes de Mesquite Flat sont les plus faciles d'accès car juste à côté de la route CA-190. Elles sont composées de minuscules morceaux de quartz et de roche, et comprennent trois types de dunes différents, dunes en croissant, dunes linéaires et dunes en forme d'étoile parsemés d'arbres Mesquite.

La chaleur, près de 36°C, ne nous permet pas de partir à l'aventure dans cette large étendue de sable brûlant et de rejoindre le sommet de la plus haute dune de Mesquite Flat : Star Dune, située à environ 1,5km du parking. Nous avons juste fait une petite incursion sous le soleil brûlant, un avant goût de l’enfer.

Mesquite Flat Sand Dunes

Et pour finir, cette promenade dans ces lieux si inhospitaliers, mais incroyablement sauvages et peu communs, nous prenons une piste désignée sous le nom de Twenty Mules Canyon.

Twenty Mule Team Canyon est un magnifique canyon creusé dans un décor très coloré de badlands, situé le long de la route CA190, au Sud-Est de Zabriskie Point. La piste, en sens unique et relativement en bon état, donc carrossable, offre de splendides panoramas sur le canyon et les collines multicolores érodées par l'eau et le vent. Jugez-en plutôt !

Twenty Mules Canyon
 Formes et couleurs des Badlands
 Tempête de ciel bleu pour ses champignons minéraux

Il est 17h00, le temps est venu de faire nos 40km pour rentrer à notre hôtel, puis à la nuit tombante de nous rendre dans ce lieu incroyable déjà visité hier, Longstreet Casino, pour le dîner.

Longstreet Casino Inn

Imaginez, vous faites 20km dans un endroit désertique et vous tombez sur un casino-hôtel illuminé comme sur le Strip à Las Vegas : une sorte de gros ranch incluant un casino, une petite épicerie, un bar, deux restaurants, un plan d’eau entouré de nombreuses sculptures et des animaux de la ferme, moutons, ânes, canards, ...... Le tout est kitch au possible, mais bien réel et fréquenté.

Pourquoi un casino ? Parce que nous sommes dans le Nevada, à quelques mètres de la frontière avec la Californie où est situé notre hôtel, et cela permet aux joueurs de limiter leurs déplacements pour assouvir leur passion.

L’entrecôte à 25$ est excellente, la bière pression avec de la mousse est appréciée après cette journée marathon où nous avons bu près de 3L d’eau.

Nous rentrons à l’hôtel, commençons à faire le tri dans nos affaires. Demain, nous entamerons notre dernière journée sur le terrain.

A demain

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Il faut bien se faire une raison, ce merveilleux voyage touche à sa fin. Ce matin, nous prenons notre temps pour terminer nos valises, petit déjeuner et prendre notre douche ; ce qui est une forme d’exploit, tant elle est brûlante.

Il faut dire que cet hôtel, Amargoza Opera House, est d’un autre âge, une vieille bâtisse de type mexicaine qui est restée dans son jus des années 1950. Alors, entre moquette épaisse, dysfonctionnements des réseaux mais bonne literie, nous faisons la part des choses.

Une fois le petit déjeuner pris dans la chambre, les valises chargées et le check-out fait, nous prenons la route en direction de Las Vegas, avec l’objectif horaire d’être à Red Rock Canyon pour 11h, heure à laquelle j’ai obtenu un permis d’entrer dans ce parc.

Comme à l’aller, nous faisons un stop à Pahrump pour l'essence et les emplettes. La circulation est plutôt facile aux États-Unis, seuls les changements de voie nécessitent un petit temps d’adaptation. Nous voilà donc pile poil à l'heure à l’entrée du parc, où nous allons parcourir les 21 km de la Scenic Drive et faire sans doute quelques arrêts photographiques.

Là aussi, nous sommes surpris par la beauté sauvage des lieux et par l’intensité de la couleur rouge des roches. Bien sûr, la fréquentation est un peu plus importante au vu de la proximité de Las Vegas, mais la particularité de ce décor inédit vaut le détour.

Red Rock Canyon
Rouge brun affirmé

Nous sommes très satisfaits d’avoir fait ce joli détour et dans la foulée, nous trouvons notre lieu de pique-nique ombragé, assis et avec une superbe vue sur la vallée. Tout qui va bien !

La vallée vers Red Rock

En début d’après-midi, nous nous dirigeons vers le Sud de Las Vegas, à une quarantaine de km, pour découvrir Goodsprings et les vestiges d’une ancienne cité minière.

Goodsprings

En plein coeur d'une région désertique et aride, entourée par les Spring Mountains et McCullough Range, Goodsprings a connu ses heures de gloire au début du 20ème siècle. Dans cette ville "presque désertée" , elle compte aujourd'hui environ 200 habitants, nous avons vu quelques traces de son glorieux passé.

Nous nous sommes bien imprégnés de l'atmosphère étrange qui se dégage des lieux, mais cela nous a aussi conforté dans l’idée que le passé n’intéresse pas trop les américains.... au moins, dans cette partie de l'Ouest des États-Unis.

Le Pioneer Saloon et l'école Goodsprings ont tous deux été construits en 1913 et sont toujours utilisés à ce jour. Lors de notre passage, le saloon était en pleine activité et l'ambiance semblait plutôt très sympathique. Nous y avons pris un café avec difficulté il est vrai, car la machine était déja arrêtée alors que le service battait son plein. Et plus loin, le drapeau américain flottait au milieu de la cour de l'école. Voilà pour les signes de vie !

Saloon de Goodsprings

Le reste du patrimoine est moins mis en valeur, voire à l'abandon, malgré un semblant de prospectus indiquant les points à visiter avec quelques explications.

Vestiges du passé- Goodsprings

Notre déambulation piétonnière parmi ses reliques touche à sa fin. Il nous faut retourner vers la voiture à travers des ruelles peu fréquentées, cela donne plutôt l'impression d'une ville fantôme avec le vent qui soulève la poussière.

L'ombre d'un instant devant l'éolienne grinçante, la musique de " Il était une fois dans l'ouest " est revenue à mes oreilles, mais l'histoire est vite passée, en tous cas les acteurs n'étaient pas là.

Je suis très heureux d'avoir pu toucher du doigt un bout de passé qui me semble t'il est mieux mis en scène dans les films qu'une réelle volonté sur le terrain de perpétuer la mémoire de ces pionniers.

Je ne voudrais pas quitter ces lieux, sans vous faire un petit clin d’œil photographique, centré sur ce Far West, tant convoité.

Far West

Sur la route du retour vers Las Vegas, la démesure nous rattrape : une station d’essence avec 96 points de distribution et un drapeau américain de plus de 30m de haut, des fois que nous ne la verrions pas. Incroyable !

Si toute marque confondue, ce n'est pas la plus grande, elle est depuis juillet 2018 la plus grand station Chevron au monde. Avec ses presque 5000 m2, elle peut accueillir par jour plus de 55 000 voyageurs qui transitent par là.

Qui dit plus grande station essence dit forcément service qui vont avec ! Ici, tout est démesuré avec cette boutique attenante digne d'un supermarché dans laquelle vous trouverez des souvenirs sur Las Vegas, de quoi manger, de quoi faire vos courses avec du matériel de camping, du bois pour faire des feux de camp, des produits de beauté, etc.... Certaines marques ont même leur propre stand avec tous leurs produits dérivés. C'est le cas de Jack Link's, fameuse marque de Jerky, spécialité US à base de viande séchée, mais également de Red Bull ou encore Monster Energy, célèbres marques de boissons énergisantes.

96 points de distribution de carburants

Allez, encore un endroit au programme avant de filer rendre la voiture pour 16h45. Ce dernier lieu, les Seven Mountains, est assez curieux, bien coloré, et voulu par un artiste en pleine zone désetique ; voyez plutôt !

Seven Moutains

16h30, nous sommes tout proches du Rental Center où toutes les compagnies de location de voiture sont regroupées, le temps de donner à un nécessiteux, notre glacière, de l'eau fraiche et quelques victuailles. Il fait 36°C.

Le retour-réception de la voiture se fait en moins d’une minute, c’est efficace ! Nous prenons la navette gratuite vers l’aéroport, c’est pratique, fonctionnel et convivial parce que la chauffeuse est attentionnée à nous déposer à la bonne porte.

Formalités faites sans problèmes, nous sommes dans l’attente de notre Airbus A350 qui devrait décoller ce mercredi vers 21h35, heure locale, soit 6h35 pour vous le jeudi matin.

A demain, pour vous dire comment s’est déroulé notre vol et pour un petit bilan.

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Bon, ce vol long courrier s'est globalement bien passé, mais 10h d'une traite dans un avion cela reste quand même inconfortable, même si l'A350 est appréciable par les volumes proposés. Le service British Airways proposé à bord a été correct, toutefois moins souriant qu'à l'aller. L'escale à Heathrow fut stressante comme à l'aller, mais pas pour des raisons identiques ; disons que là, quand vous disposez d'une heure quarante cinq pour changer de terminal, prendre la navette, passer les contrôles de sécurité, changer de porte d'embarquement en supplément, cela fait court.

Mais qu'est ce qui nous raconte le français grincheux ? Car pour finir, l'avion vers Paris est parti avec 1h15 de retard ; alors, il avait le temps de faire toutes les démarches ! Ce qui est sûr, c'est qu'à l'arrivée le contrôle des passeports à Roissy est toujours aussi long, que la température est inférieure à 20°C et que la bruine est présente. Nous sommes directement passé de l'été à l'automne !

L'heure est à un petit bilan.

De ce séjour rêvé depuis tant d'années, puis tracé dans un format plus restreint et enfin concrétisé sur le terrain avec mes trois coéquipiers, je valide toutes les journées.

La première vérité, c'est que la réalité a dépassé l'imaginaire ! Les conditions météo, même si l'excès de chaleur sur une journée a limité notre action, ont été exceptionnelles ; du ciel bleu, un grand soleil vingt jours durant.

Le deuxième point, c'est que ce fut un immense plaisir de voyager avec mes trois compagnons de route.

Un tout grand merci, à mon épouse, Josée, qui a pris sur elle pour m'accompagner dans ce rêve, mais dont je suis à peu près sûr qu'elle est contente d'avoir découvert tous ces fabuleux paysages. 💕

Un tout grand merci, à mes amis Martine et Hervé dont on peut dire que nous sommes définitivement voyage compatibles, tant l'ambiance entre nous a été excellente et chaque journée vécue intensément. 😘😘

Quatre amis dans l'Ouest Américain 

Le troisième point est qu'un voyage comme cela en totale autonomie se prépare. D'aucuns pourront penser que j'ai été trop minutieux dans cette phase d'avant voyage, c'est vrai que cela a été chronophage, mais à l'heure du bilan, je considère que cela été très utile voire indispensable. Sur place, il y a tellement de choses à faire, tellement de curiosités à découvrir, en plus de l'itinérance à organiser que si vous n'avez pas un fil conducteur avec des choix, vous allez toujours courir après le temps et rater des découvertes. Nous avons vécu des journées pleines, mais de façon sereine et nous avons pu profiter de chaque moment ; c'est l'essentiel !

Exemple de préparation d'un moment dans une journée

Et pour finir, 4136km effectués, 2900 photos prises et un jeu du Top 5 des préférences de chacun.

Cela a été un casse tête que de se prononcer, tant ce séjour a été riche en surprises, découvertes et émotions. Nous étions dans l'exceptionnel, le jamais vu et la démesure .... imaginez la difficulté à choisir !

N°1 Blue Hills > Journée 7

N°2 Vermillon Cliffs NM > Journée 14

N°3 Bryce Canyon NP > Journée 5

N°4 Canyonlands NP ( Island in the Sky et Needles) > Journée 9 et 10

N°5 ex aquo Burr Trail et Scenic drive 12 > Journée 6

Valley of the Gods > Journée 11

Monument Valley NM > Journée 12

Grand Canyon NP > Journée 16

 Blue Hills

Merci à vous tous de nous avoir suivis ; j'ai apprécié vos commentaires et si vous avez des questions vous pouvez les poser en commentaires ou me les adresser à [email protected]

Bises à tous 😘